L’ancien dictateur guinéen Moussa Dadis Camara, sorti de prison samedi 4 novembre, à l’aube, par un commando lourdement armé, a été repris et remis derrière les barreaux, ont annoncé l’armée et son avocat. « Le capitaine Moussa Dadis Camara a été retrouvé sain et sauf et reconduit en prison », a déclaré le directeur de l’information des armées (Dirpa), Ansoumane Toumany Camara, sans préciser les circonstances de la capture. Un des avocats de l’ancien président, Jocamey Haba, a confirmé dans un bref échange avec l’Agence France-Presse que son client était de retour en cellule.
Samedi matin, plusieurs hommes armés avaient pris d’assaut la principale prison de Conakry, la capitale guinéenne, et avaient libéré l’ancien dictateur guinéen et deux ou trois, selon les sources, autres anciens responsables actuellement jugés comme lui pour un massacre perpétré sous sa présidence. L’un d’entre eux avait déjà été repris dans la journée. En fin d’après-midi, seul le colonel Claude Pivi restait introuvable, a dit le directeur de la Dirpa. Il « est activement recherché », mais « il n’a aucune chance de quitter le pays puisque Conakry est quadrillée », a-t-il ajouté. Le ministre de la justice, Alphonse Charles Wright, avait annoncé plus tôt la fermeture des frontières.
L’assaut du commando a réveillé, avant l’aube, le centre de la capitale au son des armes automatiques. « Il était environ 5 heures du matin. Des hommes lourdement armés ont fait irruption à la maison centrale de Conakry », a dit Alphonse Charles Wright. « Ils ont réussi à partir avec quatre accusés dans le procès des événements du 28 septembre [2009]. » « Je dis au peuple de Guinée qu’ils seront retrouvés partout où ils seront, avait-il ajouté. Et les responsables devront répondre de leurs actes. »
Les échanges de tirs à l’arme automatique avaient fait penser au putsch de septembre 2021, quand le colonel Doumbouya et ses hommes avaient renversé par les armes le président civil Alpha Condé. Mais l’état-major des armées a affirmé samedi son « engagement indéfectible » auprès des autorités, appelant la population au calme. Dans un communiqué lu à la télévision d’Etat, le chef d’état-major général des armées, le général Ibrahima Sory Bangoura, avait présenté l’opération comme une tentative de « saboter » l’action de réforme menée sous la conduite de Mamadi Doumbouya. « Nous, forces de défense et de sécurité, réaffirmons notre engagement indéfectible envers ces réformes qui sont cruciales pour le progrès et la stabilité de notre nation », a-t-il dit.
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