La polémique autour de la qualité du lait en poudre commercialisé au Sénégal prend de l’ampleur. Selon Nestlé Sénégal, la qualité de lait vendu en Europe correspond à celle que l’on trouve sur le marché sénégalais.
« Nos produits laitiers qui sont vendus en Europe sont les mêmes que ceux qui sont commercialisés au Sénégal », a déclaré l’administrateur général de Nestlé Sénégal Issa Sanogo.
Mais cette allégation est totalement fausse. Dans un rapport publié mardi 4 octobre que s’est procuré Enquête, le lait en poudre consommé au Sénégal concerne essentiellement des produits très bas de gamme.
Les Ong dénoncent une méthode consistant à « exporter à bas coût dans des pays, dont le Sénégal des produits de faible qualité dont les consommateurs européens ne veulent pas.
Pis, le lait Nido que l’on trouve dans les magasins sénégalais est différent de celui vendu en Europe. Une étude sur un échantillon de 500 grammes de lait Nido a été réalisée à l’Institut technologique alimentaire.
Les résultats révèlent que le Français consomme du lait entier contrairement au consommateur sénégalais. Le lait vendu en Europe et en Amérique, c’est du vrai lait. Mais ce qu’on trouve au Sénégal, c’est un produit de remplacement.
Pis, la lait Nido vendu au Sénégal ne figure pas sur la liste officielle des produits laitiers de l’Union européenne. En clair, l’UE ne considère pas le lait NIDO comme du lait.
A signaler que le lait en poudre représente 84 % des importations de lait. Ce lait en poudre est issu principalement des surproductions européennes qui représentent 63 % des importations laitières d’Afrique de l’Ouest (source : Douanes).
Un lait de mauvaise qualité
Certains parlent de faux lait car le mélange poudre écrémée – huile végétale n’a plus grand chose à voir avec du lait : c’est un produit ultra transformé aux propriétés nutritionnelles mal connues.
Le lait exporté vers l’Afrique de l’Ouest n’est autre que de la poudre de lait écrémée ré-engraissée à l’huile de palme. « Aujourd’hui avec les cours du beurre qui sont très élevés, les industriels européens vendent le beurre à un prix intéressant sur les marchés et donc se retrouve avec la poudre de lait écrémé qui a très peu de valeurs », explique Benoît de Waegeneer, d’Oxfam Belgique.