Ngano attend encore son fils après le sacre de l’équipe nationale. Dans ce village, au bord du fleuve, Kalidou Koulibaly y a construit une maison sans jamais y mettre les pieds. Mais c’est une longue histoire.
Situé dans le département de Kanel, dans la commune de Ndendory plus précisément, le village de Ngano vibre au rythme de la victoire des Lions, quelques jours après le sacre à la Can. Il a fallu 2 heures de route pour arriver chez le capitaine, Kalidou Koulibaly. À l’entrée, un portail en fer, peint de couleur blanche, des banderoles aux couleurs nationales et un portrait mettant en évidence son nom en haut d’un grand bâtiment R+2 construit par l’international sénégalais. À l’intérieur de ce bâtiment, un homme de taille élancée, vêtu d’un maillot de Naples, le club italien du défenseur, exhibe fièrement son numéro 26. C’est Moussa Sy, connu sous le nom de Moussa Hawa, oncle de Kalidou Koulibaly. Il est le frère de la mère du « ministre de la défense » de l’équipe nationale.
À Ngano, l’euphorie du 6 février a baissé, mais les sourires de champions demeurent. En réalité, soutient-on, la fête a commencé depuis la qualification du Sénégal en demi-finale. « Tout le village se retrouve chez Kalidou Koulibaly pour jubiler, même nos voisins de la Mauritanie sont venus célébrer la coupe avec nous », déclare, ému, Moussa Hawa.
Pourquoi Koulibaly était considéré comme un Mauritanien
L’oncle est revenu un peu sur le parcours du neveu. « À l’âge de 17 ans, Kalidou Koulibaly a porté les couleurs de l’équipe de France des moins de 17 ans. Il pourrait jouer en équipe A, mais sa mère et moi avons tout fait pour qu’il porte les couleurs du Sénégal », a-t-il confié. Kalidou Koulibaly ne connaît rien de son Fouta natal puisque quand il était venu à Ngano, il n’avait que 7 ans.
Malgré cette longue absence, il participe à la vie quotidienne des populations du village surtout pendant les événements religieux. Ses parents ont tout fait pour qu’il marque son emprunte dans son village natal. Il fut un temps, les gens disaient qu’il était mauritanien. En fait, Ngano est frontalier au village de Tenné de la Mauritanie. « C’est pour cela qu’on lui a demandé de construire à Ngano pour que tout le monde sache qu’il est du village et il l’a fait sans y mettre les pieds », a expliqué Moussa Sy.
Koulibaly avait prévu de venir à Ngano avec le trophée
Fils de Ousmane Koulibaly et de Kardiatou Sy, le capitaine des Lions avait promis à son village natal un petit tour, après le sacre, pour leur donner la chance de voir le trophée. Malheureusement il a été confronté à des contraintes professionnelles puisqu’il devait rejoindre son club. Mais, ce n’est que partie remise puisque Kalidou Koulibaly tient à se rendre à Ngano prochainement. Et selon son oncle, cela pourrait se faire lors des barrages des éliminatoires de la coupe du monde. « Depuis le sacre de l’équipe nationale de football, plusieurs médias de la sous-région sont venus à Ngano pour interroger la famille. Ngano attend à bras ouvert son fils qu’il n’a pas vu pendant des années », a dit l’oncle. Mais en attendant, Bés bi a appris que, le 26 février, l’enfant de Ngano sera honoré par les populations du Daandé Mayo. Mais il ne sera pas le seul puisque l’autre Lion, Boulaye Dia sera aussi célébré par son village Khadabere au même titre que Abdoulaye Thiam, le président de l’Association nationale de la presse sportive (Anps) qui, lui est de Thiemping.
Avec Emedia