Au lendemain de la qualification du Sénégal à la Coupe du monde Qatar 2022, au détriment de l’Égypte, éliminée ce mardi, à Dakar, les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux et bien au-delà… Avec comme principal sujet de discussions les incidents survenus d’abord au Caire (Égypte, le 25 mars, 1-0 pour les Pharaons) lors du match aller des barrages du mondial, émaillé de divers incidents. Mais aussi, au cours de la manche retour qui s’est déroulée au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio (Dakar) où la Teranga sénégalaise, cette fois ci avec un goût corsé, a été servie aux visiteurs venus du Caire… La loi du talion a été appliquée dans toute sa rigueur, à tort ou à raison, par le douzième Gaïndé.
Cette double confrontation, en dehors des terrains de football, a eu des impacts à la limite diplomatiques entre les deux pays. Le football étant l’un des « soft power » les plus efficaces auprès de l’opinion et donc les plus utilisés par les États du monde entier. En effet, des actes antisportifs (Pointeur laser sur les joueurs, injures publiques, jets de projectiles et autres tentatives de déstabilisation) ont assombri le tableau. Donnant lieu, selon des médias égyptiens dont watani, à une plainte de la fédération Égyptienne, (pour racisme et attaque de la délégation égyptienne) auprès de l’instance dirigeante du football mondial, la FIFA et de la CAF.
Sauf que les autorités égyptiennes seraient bien inspirées en mentionnant dans leur plainte que la première « pierre » est venue du Caire. Chauvinisme mis à part, restons dans les faits, rien que les faits ! La bataille du Caire a été lancée par des Pharaons qui ont fini par perdre la guerre du « Talatay » Diamniadio… Il est de notoriété publique que les supporters sénégalais sont parmi les plus fair-play au monde. Le traitement qui a été réservé aux Égyptiens est non seulement inédit dans l’histoire du football sénégalais, mais inhabituel dans les stades sénégalais. Comme le dit si justement l’adage, qui sème le vent peut s’attendre à récolter une tempête de pointeur laser, dans le cas d’espèce.
Car, avant de se plaindre d’un quelconque mauvais traitement de la part du pays hôte, le Sénégal à travers sa fédération de football, il aurait fallu balayer devant sa porte. Tout est parti du comportement inapproprié dont les supporters Égyptiens se sont impunément et honteusement rendus coupables chez eux, à l’endroit de l’équipe nationale du Sénégal, provoquant un retour de bâton de la part des supporters sénégalais. Aucune plainte, dénonciation, message de soutien ou condamnation n’avait été émis par la fédération égyptienne, la CAF voire par la FIFA, quand l’hymne national du Sénégal a été hué au Caire.
Ce vendredi 25 mars, au-delà de la défaite au Cairo stadium rempli à ras bord, c’est l’hostilité du public et le caractère irrespectueux de leurs agissements qui avaient profondément choqué le peuple sénégalais. En plus d’avoir accueilli Sadio Mané et ses coéquipiers par des propos nauséabonds et insultants dès leur atterrissage en Egypte. Les supporters des Pharaons ont poussé le bouchon très loin en manquant de respect aux champions d’Afrique, et à l’État du Sénégal dont l’hymne national a été conspué, piétiné, sali à la face du monde entier. Le tout sous le silence coupable et complice des autorités égyptiennes. Ceux-là mêmes qui aujourd’hui osent s’indigner d’avoir reçu le même traitement à Dakar, allant jusqu’à tenter d’en profiter pour justifier leur échec et non qualification au mondial 2022.
Au moment où Bouna Sarr, Édouard Mendy et le reste des Lions se faisaient éblouir par des lasers verts, au stade international du Caire, cela n’avait donc interpellé personne ? L’attitude des sénégalais avant d’être empreinte de chauvinisme, est patriotique. Quand l’un des symboles d’une nation est attaqué, la réaction du peuple n’est qu’une suite logique et légitime. En commençant cette guerre des nerfs chez eux, les égyptiens étaient assurément très loin de se douter que la riposte serait immédiate et redoutable. Voilà comment on apprend à des sénégalais sportifs et fair-play comment troubler un match de football international au point d’étouffer son adversaire et le briser psychologiquement.
L’un dans l’autre, les donneurs de leçons et supposés chroniqueurs sportifs qui s’égosillent sur les plateaux TV, feraient bien de couper la poire en deux au risque de verser dans l’hypocrisie. D’autre part, les instances décisionnelles ont certainement à leurs dispositions assez de rapports fournis (et conformes à la réalité espérons-le) par les commissaires de match pour pouvoir trancher de façon équitable et impartiale. Et, sanctionner si besoin en était…
Dakaractu