Urgent : Le rapport de la Cour des comptes confirme et dépasse les chiffres révélés par Ousmane Sonko

by amadou

En septembre 2024, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, dénonçait une manipulation des chiffres sous l’administration de Macky Sall concernant la dette publique et le déficit budgétaire. Alors que le gouvernement précédent annonçait une dette équivalente à 65,9 % du PIB, Sonko affirmait qu’elle atteignait en réalité 76,3 %. Pire, la cour des comptes va plus loin en l’estimant à plus 99,5% du PIB. De même, le déficit budgétaire moyen entre 2019 et 2023 aurait été de 10,4 %, soit presque le double des 5,5 % officiellement déclarés.

Ces révélations avaient provoqué des tensions avec les partenaires financiers du Sénégal, certains accusant Sonko d’avoir agi unilatéralement en divulguant ces informations sensibles. Or, la publication du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques (2019 – 31 mars 2024) confirme aujourd’hui ses déclarations et met en lumière des irrégularités d’une ampleur considérable.

Une dette largement sous-évaluée et des anomalies comptables massives

Le rapport de la Cour des comptes révèle des écarts majeurs entre les chiffres annoncés et la réalité des finances publiques. Parmi les irrégularités les plus graves :

  • Surfinancement inexpliqué : Des emprunts excédentaires ont été contractés sans justification claire, certains ayant servi à des dépenses hors budget.
  • Prêts et endettement bancaire dissimulés : Une partie de la dette publique n’a jamais été retracée dans les comptes de l’État, notamment via des crédits directs et des substitutions de débiteurs.
  • Encours de la dette sous-évalué : Les chiffres officiels minimisaient l’ampleur de l’endettement réel.

Un exemple frappant concerne un emprunt obligataire Sukuk SOGEPA de 2022, dont un reliquat de 114,4 milliards de F CFA n’a jamais été reversé au Trésor public, soulevant de sérieux doutes sur la gestion des fonds empruntés.

Manipulation des chiffres budgétaires et déficits occultés

Les pratiques budgétaires mises en lumière par la Cour des comptes confirment des manipulations destinées à masquer l’état réel des finances publiques :

  • Rattachement artificiel de recettes : Afin de réduire artificiellement le déficit apparent, certaines recettes ont été attribuées à des exercices antérieurs.
    • En 2022, le gouvernement affichait un déficit de 6,10 % du PIB, alors qu’en réalité, il atteignait 6,56 %.
    • En 2023, l’écart se reproduit : 4,9 % officiellement, contre 5,17 % en réalité.

Des milliards transférés sans contrôle

La gestion des dépenses publiques fait également l’objet de critiques sévères. Entre 2019 et 2023, 2 562,17 milliards de F CFA ont été transférés vers des Services Non Personnalisés de l’État (SNPE), soit 28 % des transferts budgétaires. Ces comptes, échappant aux circuits budgétaires traditionnels, rendent difficile toute traçabilité des fonds.

Deux comptes de dépôt en particulier sont mis en cause :

  1. Le compte CAP/Gouvernement :
    • 1 343,57 milliards de F CFA y ont été décaissés en quatre ans, avec plusieurs dépenses non justifiées.
    • Parmi elles, 6,48 milliards de F CFA auraient été utilisés pour un loyer et 4 milliards de F CFA pour Air Sénégal, sans explication transparente.
  2. Le Programme de Défense des Intérêts Économiques et Sécuritaires du Sénégal (PDIES) :
    • Depuis sa création en 2017, ce programme a absorbé 303,03 milliards de F CFA, sans obligation de justification.
    • Plusieurs engagements financiers semblent avoir été réalisés en dehors des règles budgétaires.

Dépenses extrabudgétaires et exonérations fiscales opaques

Autre révélation du rapport : l’existence de dépenses extrabudgétaires financées directement via des comptes bancaires commerciaux, sans passer par le circuit budgétaire officiel. Ces pratiques, ordonnées directement par le ministère des Finances, ont contribué à fausser les chiffres du déficit réel.

De plus, la gestion des exonérations fiscales laisse apparaître des zones d’ombre préoccupantes :

  • En 2021, l’État a accordé 952,7 milliards de F CFA d’exonérations fiscales, mais aucune donnée n’a été fournie pour 2022 et 2023, en violation des obligations de transparence imposées par l’UEMOA.

Un scandale financier aux conséquences politiques et économiques majeures

Les révélations contenues dans ce rapport confirment ainsi les déclarations faites par Ousmane Sonko dès septembre 2024. L’ampleur des irrégularités constatées met en évidence une gestion opaque des finances publiques sous l’ère Macky Sall, avec des chiffres volontairement sous-évalués pour masquer la réalité économique du pays.

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