Khassim Bâ a avoué avoir tué Kiné Gaye, la gérante du point de transfert d’argent Ets Mansour Sy, sis à Pikine Rue 10. Dans son édition de ce mercredi, le journal Libération permet de mieux connaître ce jeune homme de 28 ans.
M. Mbaye, la première victime
Avant de tuer Kiné Gaye pour maquiller le vol de 3,5 millions de francs CFA, Khassim Bâ avait d’abord ciblé, selon les enquêteurs, la gérante d’un autre point de transfert de Ets Mansour Sy. Il s’agit M. Mbaye, qui officie au niveau de Pikine Diakay Ndank Ndank. Cette dernière a été sauvée de justesse. Alors que Khassim Bâ était sur le point de l’attaquer, elle lui a confié être souffrante avant de lui remettre 2 millions de francs CFA et les clés du point de transferts, comme à chaque descente. C’était le jour du crime, vendredi dernier, à 12 heures. Khassim n’a jamais remis cet argent à son supérieur. M. Mbaye est toujours sous le choc pour avoir appris qu’elle a failli subir le même sort que sa collègue Kiné Gaye.
Fou de Pari foot
En faisant ses aveux face aux enquêteurs, Khassim Bâ a confié être un adepte du Pari Foot, un jeu de hasard consistant à parier sur les matches de football. Son penchant pour ce jeu s’est accru les jours précédents le crime qu’il a avoué. «Mon épouse avait accouché d’un bébé de sexe féminin que je devais baptiser le 22 mai 2022, justifie le suspect face aux policiers. Ayant besoin d’argent pour supporter les frais médicaux et le baptême, j’ai cru devoir parier au jeu Pari Foot avec l’argent des caisses (des points de transferts d’argent dont il assurait la supervision, Ndlr).»
Khassim Bâ puisait dans les fonds destinés à alimenter les points placés sous sa responsabilité, pour miser des montants variant entre 100 000 et 500 000 francs CFA. Il se retrouvera avec une perte cumulée de 1,5 million. Il révèle : «Compte tenu du fait que je devais impérativement trouver des fonds pour le baptême de ma fille à cause de la pression de mon épouse, j’ai eu l’idée de planifier une agression dans l’une des agences.»
On l’appelle «Messi»
Khassim Bâ est présenté comme un excellent footballeur. D’où son surnom : Messi. Il a fait ses premiers pas dans l’équipe de son quartier à Djeddah-Thiaroye-Kao, l’ASC Ceddo 80. «Ce garçon était un virtuose du ballon», confie un de ses voisins dans les colonnes de L’Observateur de ce mercredi. Fort de son succès qu’il doit à ses talents de footballeur, Khassim Bâ a commencé, au seuil de l’adolescence, à afficher un train de vie qui contrastait avec sa situation sociale modeste. Ceci explique sans doute cela.