« Lorsque l’affaire Karim Wade a été pliée, j’ai senti des réticences de la part du pouvoir exécutif pour la poursuite des autres dossiers », a fait savoir Alioune Ndao, ancien procureur près la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI).
Mieux, le magistrat à la retraite révèle que le président de la République l’a dissuadé de poursuivre, dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Tahibou Ndiaye et Abdoulaye Baldé.
Alioune Ndao confie au journal Les Echos que le président l’a appelé un soir. « Il m’a dit : « Il paraît que Tahibou ne jouit pas de toutes ses facultés mentales » ; je lui dis : « mais non Monsieur le président, il est même plus sain d’esprit que vous ». Il m’a dit : « est-ce qu’il n’ y a pas possibilité de… ? » Je dis non Monsieur le président , force doit rester à la loi. »
Ensuite la seconde fois, c’était le cas Abdoulaye Baldé. « Là également, il m’a appelé au Palais pour me dire : « laisse Abdoulaye Baldé ». Je dis non je ne vais pas laisser Monsieur le président !J’ai déjà fait l’enquête et je vais terminer ma procédure. »
Pour rappel, le magistrat à la retraite a été limogé en plein procès alors qu’il siégeait près la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite, dans la cadre de la traque des biens mal acquis.