S. Mbengue doit avoir de solides arguments pour s’extirper de l’étau de la justice. Né en 1980, l’homme avait vandalisé le véhicule d’un gendarme pour y dérober des objets de valeur, renseigne le quotidien Rewmi. Pris sur le fait, il s’en prend à sa victime qui ouvre le feu sur lui. Jugé hier, par la chambre criminelle de Dakar, le malfaiteur encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Au moment où il portait un coup de machette sur la vitre de la voiture de fonction d’O. Badji, S. Mbengue ignorait certainement qu’il avait affaire à un gendarme. Malgré l’intervention de ce dernier qui est sorti de sa maison, arme à la main, le malfaiteur l’a défié avec son coupe-coupe. C’est ainsi qu’une violente bagarre a éclaté entre les deux hommes le 15 septembre 2019, aux environs de 7h du matin. Avisés, les éléments de la gendarmerie de Tivaouane Peulh et les sapeurs-pompiers rappliquent sur les lieux et acheminent les belligérants à l’hôpital. Après les premiers soins, le malfaiteur confie aux enquêteurs que la victime l’a accusé d’être un agresseur alors qu’il n’avait pas l’intention de subtiliser les objets qui se trouvaient dans sa voiture. « Quand il a tiré sur moi, j’ai riposté en lui donnant un coup de coupe-coupe à la tempe », a-t-il avoué.
Inculpé pour tentative de vol avec violence et usage d’arme, tentative d’homicide volontaire, destruction de biens appartenant à l’État et détention d’arme blanche sans autorisation administrative, l’accusé plaide la démence devant la chambre de criminelle de Dakar. « Je me suis emparé de la machette après la prière de l’aube, avant de sortir de notre domicile. Une fois devant la maison de la partie civile, j’ai caillassé sa voiture. Furieux, il me blesse avec son arme à feu au genou. Je ne sais pas ce qui m’a poussé à le faire. Je suis malade. Je pique des crises depuis 2015 », s’est dédouané le chauffeur, domicilié à la Cité Namora de Tivaouane Peulh.
Selon le substitut du procureur, l’accusé était lucide au moment des faits. Le certificat médical versé au dossier, a été signé à la date du 22 octobre 2019 et rien n’a été dit à propos de son état mental. Ainsi, il a requis 20 ans de réclusion criminelle. L’avocat de la défense a plaidé l’acquittement, soutenant que le mis en cause a été suivi longtemps au centre psychiatrique de Thiaroye. Le juge va vider l’affaire le 19 avril prochain.
SENEGO