Les proches de Cheikh Amar vont se tirer les cheveux. Hier, le juge d’instruction du deuxième cabinet a convoqué le patron de Tse pour lui notifier son inculpation. Cheikh Amar a, en effet, été inculpé pour les chefs de tentative d’extorsion de fonds, de faux et usage de faux et dénonciation calomnieuse. Cela fait suite à la plainte de Samuel Amet Sarr.
Conformément aux réquisitions du Procureur de la République qui avait demandé l’ouverture d’information judiciaire dans l’affaire des 2 milliards de francs, le juge d’instruction du deuxième cabinet a convoqué hier, Cheikh Amar, pour lui notifier son inculpation. Le patron de Tse a été assisté de son avocat Me Bamba Cissé. Sur les poursuites, le magistrat instructeur a suivi les demandes du parquet qui a visé les faits de tentative d’extorsion de fonds, faux et usage de faux et dénonciation calomnieuse. C’est donc de ces infractions que l’homme d’affaires doit répondre. Et pour le représentant de la société, il y a des éléments pertinents qui permettent l’ouverture d’une information judiciaire contre le patron de Tse. Le représentant du Parquet a visé dans son réquisitoire introductif les pièces versées au dossier par Samuel Sarr et ses conseils.
Rappelons que l’ancien ministre de l’Energie a déposé une plainte à l’encontre de Cheikh Amar après que ce dernier a saisi la justice l’accusant d’abus de confiance portant sur 2 milliards de francs. L’homme d’affaires, dans sa plainte, a accusé Samuel Sarr de l’avoir trompé en lui expliquant que l’ancien président de la République l’avait mandaté parce qu’il avait un besoin d’argent. C’est ainsi qu’il lui a remis 2 milliards de francs et jamais Samuel Sarr n’a remis les sous à Abdoulaye Wade. C’est à la suite de cette plainte que l’ancien ministre a été inculpé pour abus de confiance. Mais, cette plainte à fait l’effet boomerang, puisqu’elle a provoqué une réplique de Samuel Sarr qui a aussi esté en justice. Selon lui, en agissant ainsi, Cheikh Amar ne veut rien d’autre que lui soutirer de l’argent. Mais, il ne lui doit absolument rien encore moins Abdoulaye Wade. Selon Samuel Sarr, c’est plutôt Cheikh Amar qui avait demandé de l’argent à l’ancien président de la République. Ce dernier, dit-il, lui avait prêté 7 milliards de francs. Et c’est pour payer cette somme qu’il lui a envoyé 2 milliards de francs en restant lui devoir encore des sous. Et s’agissant de ces 2 milliards, Samuel Sarr jure que Wade lui avait donné une liste pour la répartition de l’argent ; plusieurs personnes en ont bénéficié dont des avocats et des journalistes et des chefs religieux. Des explications qu’il a étayées avec des documents à l’appui ; documents qui attestent des échanges qu’il a eus avec Cheikh Amar et selon lesquels ce dernier reconnaissait devoir de l’argent à Wade et demandait un moratoire. Ces pièces fournies à l’enquête de gendarmerie devant les éléments de la Section de Recherches ont été déposées devant le Procureur.
Alassane DRAME
LES ECHOS