Lors d’une échographie à la polyclinique Lac Rose le 28 novembre 2023, le gynécologue a découvert une chose surprenante. La main du bébé a commencé à sortir du vulve de la mère. Surpris, le gynéco a rapidement hospitalisé la patiente en état de grossesse et a lancé les interrogations. Il va ensuite avertir les éléments de la Brigade spéciale de Niague.
Interrogé, la jeune femme de 23 ans, habitante de HLM 3, est rapidement passée aux aveux. Elle a déclaré que lorsqu’elle a su qu’elle était en état de grossesse de 4 mois et 5 jours, elle a pris des pilules recommandées sur internet pour avorter. Et elle a continuer à en prendre des semaines durant, malgré la vie qui poussait en elle.
« J’ai su ma grossesse à quatre mois. Lorsque j’ai informé mon petit ami, il m’a conseillé d’aller à l’hôpital pour faire une échographie. Une fois à l’hôpital, le médecin a confirmé les quatre mois de grossesse. J’ai tout fait pour le cacher à ma mère. En revanche, j’ai informé ma grande sœur qui a tout fait pour connaître le père de l’enfant. En ce moment, j’avais déjà pris les pilules abortives. Une semaine après la prise, je n’ai rien senti. Je suis retournée à la clinique. Après la première échographie, le médecin m’a dit que l’enfant est en vie, son cœur bat toujours. Mais, une semaine plus tard, je ne sentais plus l’enfant. Sur ce, j’ai commencé à sentir des douleurs abdominales et je suis repartie à la clinique (polyclinique Lac Rose). En attendant mon tour pour l’échographie, j’en ai profité pour aller aux toilettes pour uriner. C’est à ce moment que j’ai forcé et la main du bébé est sortie. J’ai crié parce que cela faisait mal. Les sages-femmes sont venues me prendre et m’ont dit que le bébé est mort », a-t-elle déclaré dans des propos relayé par Rewmi.
Les éléments de la Brigade spéciale de Niague ont effectué une descente dans la chambre de la mise en cause, où ils ont saisi 6 boîtes de médicaments abortifs épuisées. Binta S. a été arrêté le lendemain de son deuxième passage chez le gynécologue, le 29 novembre, alors qu’elle était à 5 mois de grossesse. Elle a confié aux gendarmes que le père de son enfant se nomme Malick N. Il habite à Pikine, mais travaille à Sangalkam dans une écurie. Ils étaient en relation depuis bientôt un an.
Déférée au parquet, Binta S. a été placée en détention le 1er décembre 2023. À l’audience des flagrants délits de Dakar ce mardi 5 décembre, la prévenue a encore plaidé coupable d’avoir pris des médicaments pour avorter. Car, affirme-t-elle, elle avait honte de révéler sa grossesse à sa mère.
Soutenant les faits constants, la déléguée du procureur a requis deux ans, dont trois mois ferme, mais le juge a prononcé une peine de six mois, dont deux ferme assortie d’une amende de 100.000 francs Cfa à l’encontre de la prévenue.