Hier dimanche, l’Etat du Sénégal a déclaré la suspension de la connexion internet par données mobiles. Une mesure désapprouvée par beaucoup de sénégalais qui risque d’avoir un impact économico financier colossal.
Un risque de manque à gagner estimé à 5 milliards FCfa la journée. Si pour Moussa Bocar Thiam, c’est juste une question de « désagrément», pour les acteurs du numérique, ce communiqué est source d’anxiété. «Aujourd’hui, tout le monde travaille avec le digital, même le secteur de la médecine. Le secteur informel sera le plus touché avec les petits commerçants et entrepreneurs qui dépendent des services de transferts d’argent et de mobile money. Ce qui va entraver leurs activités et aura un impact négatif», dit Basile Niane, expert en Tic et directeur de Social Netlink, à nos confrères de L’Observateur.
Pour lui, l’État, dans sa guerre, a utilisé les moyens les plus simples au détriment du droit. Explications : «Il y a ici violation des droits politiques et civils. Les Nations unies considèrent qu’une coupure d’internet, quelle que soit la raison, constitue une violation de l’article 19, paragraphe 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques », informe-t-il. En clair, l’accès à l’Internet qui consacre le droit à la liberté d’expression et à l’accès de l’information, est considéré comme un droit fondamental.
Bémol : bien qu’il l’ait signé et ratifié, l’État du Sénégal use de son droit à la restriction consacré par le même article en son paragraphe b, pour «la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la morale publiques». Une restriction prévue, selon le ministre de l’Économie numérique, dans le cahier des charges des opérateurs économiques. « En son article 12, il impose qu’en cas de menace sur la sécurité du pays ou en cas de troubles à l’ordre public, les opérateurs ont l’obligation de suivre les réquisitions des autorités administratives pour rétablir la stabilité et la sécurité du territoire ». Tant pis pour le marché du Numérique qui est estimé, selon le Netblog, à 5 milliards FCFA/jour.