L’enquête est actuellement entre les mains du commissaire Bara Sankare. La Sûreté urbaine (Su) est chargée de faire la lumière sur la mort tragique du bijoutier Ndongo Guèye, tué et abandonné dans sa voiture sur la Vdn prolongée à hauteur de Cambérène.
Il avait tous les atouts pour avoir une vie heureuse. Un excellent boulot, une femme amoureuse, un enfant aimant et un autre qui va bientôt naître. Seulement, Ndongo Gueye, la trentaine, n’aura pas la chance de revivre une minute de plus avec sa famille. Du ciel, il regardera sa progéniture grandir, sevrée de l’amour paternel. Sa femme enceinte, à jamais, sera marquée par sa mort tragique. Et son frère, Docteur Guèye, ne pourra jamais effacer de sa mémoire ces moments de folles recherches ayant abouti à la découverte de son frère tué et abandonné dans sa voiture, stationnée sur la Vdn prolongée, à hauteur de Cambérène. A Fadia, où vivait le défunt, sa petite famille est submergée de tristesse. Un sentiment qui s’y éprouve depuis qu’après une journée sans signe de vie, la peur a commencé à gagner les Guèye. Sans hésiter, Docteur Guèye est allé signaler la disparition de son frère à la Section de Recherches (Sr) de la gendarmerie de Colobane. Aux pandores, le toubib explique tout.
Sorti de chez lui le dimanche, il n’est jamais revenu, son téléphone localisé dans la mer
Ndongo devait aller à Dubaï acheter de l’or. Seulement, avant son voyage, il est allé récupérer de l’argent que lui devait le nommé Bass Thiam, domicilié à Pikine. La dette est estimée à six (6) millions. En informant son frère, Ndongo quitte son domicile le dimanche 13 février 2022, à 10 heures. Il n’y est plus revenu. Ses parents l’ont cherché partout. En vain. C’est ainsi qu’ils sont allés faire des déclarations à la police de Pikine et à la police centrale. Le lendemain lundi, son grand-frère, Dr Guèye, a saisi la Section de recherches de Colobane, dont les enquêteurs commencent les recherches le même jour. Vite, ils localisent le téléphone du défunt dont le signalement les a menés à la plage de Malibu (Guédiawaye). A 100 mètres, ils savaient déjà où se trouvait le iPhone. Dans la mer, au fond des eaux. Là, les indices d’un crime commencent à scintiller. Poussant leurs investigations, ils ont demandé à son frère la marque de la voiture que conduisait le bijoutier. Une Toyota Yaris, leur dit-il. Mais aucune trace de la voiture dans les parages. Là, les pandores de la Section de recherches fouillent d’autres pistes. Dont celle menant à Bass Thiam.
Même en mer, le IPhone était allumé jusqu’au lundi à 15 heures, un soupçon de complicité et les supposés 10 kilogrammes d’or détenus par le défunt
Les enquêteurs ont estimé que si le téléphone du disparu avait été jeté à la mer et qu’il était introuvable, le premier suspect ne pouvait être que Bass. Ils sont allés lui rendre une petite visite. Mais, il n’était pas chez lui. Il était à la police de Golf, ont-ils appris. Ce que les enquêteurs ne savaient pas, c’est que, lorsqu’ils étaient sur le terrain, les frères de Ndongo sont, de leur côté, allés voir Bass pour lui demander s’il ne l’avait pas vu. Comme il niait savoir où se trouvait le disparu, ils sont tous allés faire des recherches dans les hôpitaux. En vain. Les frères ont donc demandé à Bass d’aller faire une déclaration à la police de Golf. Une fois là-bas, les limiers l’ont retenu. C’est pourquoi, les gendarmes partis le cueillir, ne l’ont pas trouvé à son domicile. Et ils ont laissé le relais à leurs collègues de la police qui avaient déjà ouvert une enquête. Par ailleurs, le téléphone du défunt est resté allumé en mer jusqu’au lendemain, lundi, à 15 heures. La voiture a été stationnée sur la vdn prolongée. Des soupçons de complicité sont évoqués. A-t-elle été déplacée, lorsque Bass a été arrêté, comme pense la même source ? L’enquête, actuellement entre les mains du commissaire Bara Sankaré de la Sûreté urbaine (Su), donnera ses vérités. Dont celle sur les 10 kilogrammes d’or qu’aurait détenus le défunt dans sa voiture.
Plage de l’Unité 15 : Comment la voiture de Ndongo a été découverte par sa sœur
De l’horreur à la stupeur, les haut-le-cœur étaient au rendez-vous hier matin, vers 11 heures, à la plage de Cambérène, ouvrant sur l’unité 15 des Parcelles Assainies. La présence des éléments de la Police scientifique, avec leur accoutrement genre démineurs, y ajoutait une dose de peur. Ils y étaient dépêchés pour fouiner à l’intérieur d’une voiture de marque Toyota Yaris, couleur grise, sur le siège arrière duquel gisait un corps sans vie, découpé et soigneusement enveloppé dans un sachet en plastique de couleur noire.
Une odeur de décomposition dégageait de la voiture stationnée sur les lieux depuis dimanche, ne décourageant nullement les curieux. Dans cette foule, deux femmes incontrôlables. Des témoignages de l’une d’elles, la victime est son frère. Mieux, elle précisera que le défunt est un jeune bijoutier qui vivait à Pikine Tally Boubess. Marié et père d’un enfant, Ndongo Guèye, qui faisait la navette entre Dakar et Dubaï où il se procurait de l’or qu’il fournissait aux bijoutiers, était porté disparu depuis dimanche par sa famille qui avait saisi les autorités policières. Expliquant sa présence sur les lieux, la jeune fille précise que c’est en revenant de la ville à bord d’un taxi qui avait emprunté la Corniche de Cambérène, qu’elle a aperçu sur le sens menant à la plage, la voiture de marque Toyota Yaris de son frère, stationnée et inoccupée à première vue. Elle s’est vite approchée et en tentant d’en savoir plus, a été submergée par l’odeur morbide qui en dégageait. Des passants ont remarqué la scène et sont venus l’aider à ouvrir la portière arrière de l’automobile, pour découvrir un sac contenant, après vérification, le corps sans vie d’un homme. Tétanisée mais lucide, la jeune femme a vite reconnu son frère Ndongo Guèye. Le nouveau poste de police de l’unité 15 des Parcelles Assainies, est aussitôt saisi et après constat, le commissaire Khouma a sollicité les services de la police scientifique. Mamadi Guèye, qui tient une bijouterie dans le coin, s’est présenté comme étant le frère du père du défunt qui, précise-t-il aux enquêteurs, devait retourner aujourd’hui (mercredi) à Dubaï. de ses témoignages, Ndongo était un jeune père de famille calme et sans problème. Sa femme, enceinte, est inconsolable. Pour lui, Ndongo est probablement victime d’une bande qui en voulait à son commerce, lui a tendu un piège, l’a tué atrocement, mis dans un sachet noir en plastique, avant de l’abandonner tout près de son atelier, dans sa propre voiture. L’enquête se poursuit et un suspect, d’aucuns parlent d’un collègue de travail, serait arrêté et placé en garde à vue.
T. Marie Louise N. Cissé et Mamadou Niang
IGFM