Le Bureau d’information gouvernemental (BIG) a sorti une note à quelques heures de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Amadou Ba. Et c’est pour lister les ‘’15 premières réussites fortes’’ du patron de la primature à qui tous les qualificatifs laudateurs ont été attribués, après trois mois de fonction.
« Le succès retentissant du cinquième Séminaire intergouvernemental France Sénégal, avec un appui budgétaire direct exceptionnel de 100 milliards FCFA à travers cinq feuilles de route et six accords signés, en est une parfaite illustration dans un contexte de relance de l’économie sénégalaise avec un taux de croissance projeté à 10, 1% en 2023 », affirme le Big.
Selon le document, le Premier ministre s’est particulièrement distingué dans la conduite de l’action du gouvernement. Ce qui a eu pour effet, une « application rigoureuse et réussie’’ de 15 mesures : 11 mesures d’urgences et 4 mesures conjoncturelles.
S’agissant des mesures d’urgence, on peut citer le paiement des compensations financières de 15,5 milliards dues aux meuniers, la subvention de 3,2 milliards destinée au riz ou encore la suspension des « droits d’accises sur le corps gras appliqués aux industries huileries locales ».
Amadou Ba a aussi tenu, selon le document, des négociations avec les gouvernements pakistanais et indien sur l’importation du riz. Il s’y ajoute la mise à disposition du ministère du commerce de moyens humains et matériels nécessaires pour l’application effective de la baisse des prix, sans oublier la maîtrise des droits et frais de passages portuaires.
Il est aussi attribué à Amadou la décongestion du port en lieu et place du directeur Mountaga Sy. De même, la quasi-totalité des mesures, prises en principe par le ministère du commerce, a été mise sous le compte du Premier ministre Amadou Ba.
La réalité du terrain
Bref, à lire le document, les 15 mesures prises par le chef de l’Etat pour atténuer l’impact de la hausse des prix a été une réussite grâce à l’action du Pm. En effet, dit-on, après l’ouverture des concertations le président Macky Sall, le 26 septembre, le Premier ministre a installé les commissions le 30 septembre.
« Une mission qui connaîtra un franc succès, comme l’illustre les 11 mesures phares décidées par le Chef de l’Etat, le 05 octobre dernier. Des décisions rigoureusement appliquées par le Gouvernement, en particulier par les Service du Ministère du Commerce », se félicite-t-on.
Pourtant, c’est à se demander si ceux qui ont élaboré ce document vivent réellement au Sénégal. Rien que pour prendre la baisse des prix, le litre d’huile est vendu à 1300 F Cfa sur le marché au lieu des 1200 mentionnés. Nulle part à Dakar, le kilogramme de viande de bœuf n’est vendu à 3600. Il faut débourser 4 000 F comme avant la baisse des prix pour connaître le goût d’un kilo de viande de bœuf.
Le plus gros problème se situe au niveau du sucre, devenu introuvable sur le marché. Les commerçants ne veulent plus vendre le sucre. Dans beaucoup de quartiers de Dakar, ce sont les sachets de sucre cristallisé de 180 g qui sont vendus à 200 F Cfa. Alors que le gouvernement voulait que les 250 g de sucre ordinaire soient vendus à 150 F. Certains boutiquiers ont divisé par deux les 250 g qu’ils revendent à 100 F chacun. Soit 250 g à 200 F Cfa. Au finish, le consommateur perd à la fois en prix et en quantité.
S’agissant des mesures structurelles, il serait prématuré de procéder à une évaluation. Il s’agit entre autres de la réorganisation du circuit de distribution des produits, de la relance du secteur agricole et de la promotion du consommer local. A ce stade, il s’agit plus d’une intention à matérialiser qu’une action à évaluer.