À 15 ans, S. Diabaye la jeune fille a choisi de mener une vie de patachon. Son comportement a choqué hier, les personnes qui ont assisté à l’audience de la salle 1 du tribunal d’Instance de Dakar où comparaissaient ses quatre partenaires sexuels, à savoir, Moussa Niang, David Mendy, Amadou Ndiaye dit Demba et Abdoulaye Ndiaye. Teint noir, visage d’ange, l’adolescente a pris le contre-pied de son père, sans la moindre gêne, alors que celui-ci avait saisi le commissariat des Parcelles Assainies d’une plainte sur la base de ses déclarations. Pis, elle a refusé de rentrer avec son papa à la fin du procès. Lorsque l’affaire a été appelée, M. Diabaye avait dit au juge qu’il était venu seul. Mais, Diabaye s’est levée brusquement de son siège pour se présenter devant le prétoire.
Domiciliée au quartier Hamo 1, l’adolescente qui ne fait que fuguer, avait encore découché le 13 mai dernier. Lorsque son père l’a retrouvée dans la rue le lendemain, elle lui a confié avoir passé la nuit dans la chambre d’Amadou Ndiaye dit Demba aux Parcelles Assainies. Plus grave, la jeune fille a avoué avoir entretenu des rapports sexuels avec celui-ci, son frère Abdoulaye Ndiaye, leurs deux amis, David Mendy et Moussa Niang. Et ces derniers lui ont payé un sandwich. Aussi, la jeune fille a révélé avoir connu ses partenaires sexuels via son amie, S. Sanokho, laquelle avait l’habitude de la mettre en relation avec des hommes pour des parties de plaisir. Au cours de leurs investigations, les limiers ont pu remonter jusqu’à Amadou Ndiaye dit Demba qui a reconnu partiellement les faits, arguant que la victime n’a couché qu’avec Moussa Niang. Ce que ce dernier a énergiquement contesté. Il a, par contre, confirmé les déclarations de la fille. Placés sous mandat de dépôt le 6 juin passé, pour détournement et corruption de mineure, les prévenus, âgés entre 20 et 22 ans, ont réfuté les faits à la barre. « On avait passé la nuit dans la chambre tous les cinq. Mais, il ne s’était rien passé », a déclaré Amadou Ndiaye. Des déclarations corroborées par la principale concernée. « La nuit des faits, j’ai croisé S. Diabaye dans la rue. Elle pleurait à chaudes larmes. Elle m’avait dit que c’est son père qui l’avait tabassée. Elle a passé la nuit chez moi », a témoigné S. Sanokho, élève en classe de 3e.
La procureure s’en prend à la fugueuse
Le rapport d’expertise médical a démontré que la fille avait eu des rapports sexuels la nuit des faits. « Cette jeunesse d’aujourd’hui fait peur », a lancé d’emblée la déléguée du procureur qui a taxé S. Diabaye de dévergondée. Très en verve, la parquetière de marteler : « Elle a connu des choses qu’elle ne devait pas connaître à cet âge. Mais, quelle que soit sa personnalité, elle doit être protégée ». Pour la répression des prévenus, le Ministère public a sollicité deux ans de prison, dont trois mois ferme. « Au sortir de cette épreuve, ils comprendront qu’ils n’ont plus le droit de s’adonner à certains actes dégradants », a-t-elle fulminé.
Pour les conseils de la défense, rien ne prouve que la fille est mineure. Étant donné qu’il n’y a pas d’extrait de naissance dans le dossier. « C’est la fille qui est partie rejoindre les garçons en compagnie de son amie. On ne peut pas parler de détournement de mineure », a plaidé Me Ibrahima Diaw.
Le juge rendra son verdict le 14 juillet prochain. Mais, les proches des comparants avaient les yeux en fusil. Au sortir de la salle d’audience, ils ont attaqué le civilement responsable de la fille. N’eût été l’intervention des gendarmes, ce dernier allait passer un mauvais quart.
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