2 ans dont 1 mois ferme, c’est la peine qu’a écopée, hier, Coura Kébé. Elle comparaissait pour la deuxième fois au tribunal d’instance de Dakar pour des faits de coups et blessures volontaires avec préméditation sur la personne de Maman Sarr. Heureusement pour elle que le juge, en rendant son délibéré, n’a pas suivi le réquisitoire du Parquet qui avait requis à son encontre la lourde peine de 2 ans dont 8 mois ferme.Tout ce dont on est certain est que Maman Sarr ne se moquera plus de Coura Kébé. Bien que cette dernière ait récolté une sanction pénale, elle s’en est sortie avec des blessures qui risquent de ne pas guérir de sitôt. Cette affaire qui avait déjà été jugée la semaine dernière au tribunal d’instance de Dakar a été appelée à nouveau à la barre, hier. En effet, la partie civile qui n’a pas été présente à la première comparution, tenait à livrer sa version des faits.Tout a pour point de départ des bagarres perpétuelles qui opposaient les deux parties. Ces dernières habitent la même maison à Dakar. En effet, c’est la mère de la partie civile, Maman Sarr, qui est la propriétaire de la maison. Coura Kébé est venue rejoindre son époux qui y a loué une chambre. Originaire du Saloum, Coura était confrontée à des critiques acerbes de ses colocataires en particulier la nièce de la bailleresse de son époux, Maman Sarr, qui la jugeait mal policée. Ne pouvant plus supporter ces moqueries, elle a décidé de se révolter et elles se sont crêpées ls chignon. Ce, à la veille des faits qui ont conduit Coura à la barre de cette juridiction. C’est ainsi que le lendemain, la plaignante, voulant coûte que coûte lui infliger une bonne correction afin que ses moqueries cessent une bonne fois, prend une décision qu’elle va regretter. Elle prend une cafetière qu’elle remplit d’eau et d’urine avant de le bouillir. Ainsi, elle alla trouver la plaignante au seuil de la maison avec son bébé et la lui asperge.Selon la plaignante, elle lui a versé le contenu de la cafetière chaude au dos. « J’ai tellement hurlé que j’ai alerté tout le monde. Elle m’a retrouvée dehors alors que j’attendais le bus pour conduire mon enfant à l’école. J’ai des brûlures partout sur le dos », s’apitoie-t-elle. Des déclarations que la mise en cause a battues en brèche, déclarant que c’est la plaignante elle-même qui l’a trouvée dans sa chambre pour la provoquer. « Je préparais le petit déjeuner pour mon mari. Elle est entrée dans ma chambre pour me moquer comme dans ses habitudes. Pis, elle s’est acharnée sur moi et, par mégarde, je lui ai versé la cafetière d’eau chaude que je détenais », s’est-elle lavée à grande eau. Mais, les témoins l’ont enfoncée davantage en informant que c’est elle qui l’a trouvée devant la porte de la maison. De surcroît, renseignent-t-ils, l’eau avec laquelle elle a aspergé la plaignante puait de l’urine.Ayant requis contre Coura une peine de 2 ans dont 6 mois ferme lors du premier jugement, le maître des poursuites en a ajouté 2 mois, hier. Ce qui porte la peine requise à 2 ans dont 8 mois ferme. Pour lui, la préméditation est largement établie, vu les blessures de la partie civile. Prenant la parole pour plaidoirie, l’avocat de la défense, Me Baba Diop, a estimé que c’est la partie civile qui a poussé le bouchon mais ses blessures ne sont pas aussi graves comme elle veut le faire croire au tribunal. « Ses plaies se sont cicatrisées. Ce n’est pas une brûlure du second degré. En plus, elle n’a pas mis de l’urine dans la cafetière. C’était un accident », a plaidé la robe noire qui a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Finalement, le tribunal a déclaré Coura Kébé coupable des faits de coups et blessures volontaires avec préméditation et l’a condamnée à une peine d’emprisonnement de 2 ans dont mois ferme.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)