Reconnues coupables de collecte illicite de données, de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et de tentative d’extorsion de fonds, les sœurs Haby Ibrahima Dia et Oumou Dia ont été, respectivement, condamnées à des peines de 2 ans dont 4 mois ferme et de 2 mois ferme. Elles ont été traînées en justice par deux responsables politiques de l’APR.
Motivées par l’appât du gain, les sœurs Haby Ibrahima Dia et Oumou Dia ont détruit la vie de Abdoulaye Ba et d’Ismaïla Dembélé. Responsables politiques de la mouvance présidentielle à Ourossogui, ces derniers verront leur nudité à chaque fois qu’ils seront sur internet. Mais leur acte n’est pas resté impuni car, pour ces faits de collecte illicite de données, de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et de tentative d’extorsion de fonds, Haby Ibrahima Dia et Oumou Dia ont été sévèrement corrigées par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar où elle comparaissait, hier mercredi.
En effet, le malheur des victimes a été de nouer une relation amoureuse avec Haby Ibrahima Dia. La demoiselle née en 1989 prenait le malin plaisir de filmer ses partenaires soit à l’hôtel lors de leur escapade soit lors de leurs appels vidéos. Pour tirer profit de ces images, elle se confie à sa sœur Oumou Dia, pour élaborer un plan. Ainsi, Haby a été la première à lancer les hostilités. Dominée par sa cupidité, elle intime l’ordre à Abdoulaye Ba, principal au Lycée de Ourossogui, de lui envoyer 500.000 francs CFA, au risque de voir ses vidéos entre les mains de ses adversaires politiques.
Pendant ce temps, sa grande sœur contacte aussi Ismaïla Dembélé et lui réclame 6.000.000 de francs CFA. Malheureusement, ceux-ci n’ont pas pris ces menaces au sérieux. C’est durant la campagne des dernières élections législatives que leur vie a été bouleversée. Haby avec la complicité de sa sœur a exécuté ses menaces. Désemparés, les deux responsables politiques saisissent la justice.
Poursuivie pour diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, tentative d’extorsion de fonds, Haby Ibrahima Dia plaide coupable. Cette commerçante même si elle reconnaît avoir filmé A. Ba, elle soutient que celui-ci ne cessait de la harceler alors qu’elle ne l’aime pas. Elle affirme avoir envoyé la vidéo de A. Ba a un de ses amis. Âgée de 44 ans, Oumou Dia, reconnaît également le délit de tentative d’extorsion de fonds qui lui est reproché.
Dans leurs plaidoiries, les avocats des parties civile ont déploré l’attitude des prévenues. D’après eux celles-ci ont ruiné la vie de leurs clients. À cause de cette affaire disent-ils, les plaignant n’ont plus d’avenir dans la politique. Ils sollicitent ainsi que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur.
La représentante du ministère public qui n’a guère cautionné l’attitude des comparantes a requis 1 an d’emprisonnement ferme contre Haby I. Dia et 3 mois de prison ferme contre Oumou Dia. «C’est un phénomène récurrent. Aby Dia l’a fait à deux personnes. Les conséquences sur les parties civiles sont drastiques», a regretté la représentante du parquet.
Selon Me Aboubacry Barro, sa cliente Haby qui est divorcée et mère de 4 enfants a été utilisée par des hommes politiques véreux tapis dans l’ombre. D’après l’avocat les prévenues ont mesuré les conséquences de leur acte. À cet effet, il a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Me Ousseynou Ngom admet que les faits pour lesquels ses clientes comparaissent doivent cesser. Néanmoins, il invite le tribunal à leur accorder son pardon.
Finalement le tribunal a reconnu les deux frangines coupables des faits qui leur sont reprochés. Haby Ibrahima Dia est condamnée à 2 ans dont 4 mois d’emprisonnement ferme, tandis que sa sœur Oumou, elle a écopé d’une peine de 2 mois d’emprisonnement ferme.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)