Pape Atou Fall concessionnaire de véhicules, père de deux enfants et domicilié à Yoff, risque six mois d’emprisonnement ferme. Attrait à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar ce jeudi 03 mars 2022 pour répondre des faits de collecte illicite de données personnelles, menaces et violence par voie de fait et accès frauduleux à un système informatique (whatsApp), le mis cause sera édifié le 08 mars prochain sur son sort.
À la barre, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Il explique : « On était en couple depuis trois ans. Depuis le mois de mai dernier, elle est devenue amère. Elle m’a injurié et me crée tout le temps des histoires ». Concernant, la collecte dont elle parle, « j’ai seulement récupéré la puce. « Avant cela, je l’ai appelée quatre jours avant pour l’informer. Elle m’avait dit que j’allais le regretter toute ma vie si jamais je la récupère. Par la suite, elle m’a bloqué. Je n’ai jamais eu accès à son compte WhatsApp. Et je ne l’ai jamais menacée après son audition le 11 janvier », se dédouane-t-il.
Le juge lui rappelle qu’il avait encore réitéré ses menaces envers la fille le 27 du même mois en la menaçant de publier ses images obscènes et de la rendre plus célèbre que Mbathio Ndiaye. Il répond par la négative : « Je n’ai jamais dit cela. Je lui avais demandé de venir récupérer ses affaires dans mon appartement. Elle se rendait chez mes amis pour raconter notre jardin secret. C’est ce qui me faisait le plus mal. »
À l’enquête préliminaire, il avait reconnu avoir menacé et injurié la dame, mais il avait agi sous le coup de la colère.
À son tour, Fatimata Binetou Sow donne sa version des faits. « Je l’ai connu il y a trois ans. Quand j’ai vu qu’il avait changé au bout de deux ans, j’ai pris mes distances. Ce qu’il ne supportait pas et il est devenu violent. À chaque dispute, il menace de publier mes images. Par la suite, j’avais déposé une plainte à la cybercriminalité le 10 janvier dernier que j’ai retirée suite à une médiation des membres de nos familles. « Quelque temps après, il reprend de plus belle son attitude. J’ai reçu par la suite un mail, m’informant qu’il tente d’accéder à mon compte WhatsApp. Alors que je ne pouvais plus y accéder. Quand je l’ai appelé, il est venu chez moi avec la puce. J’ai finalement désactivé la puce, avant de changer le numéro. Il venait parfois à mon lieu de travail. C’est à cause de ses scandales que j’ai quitté mon premier boulot », narre la victime.
Selon Me Brice Sylva, avocat de la plaignante, le prévenu révèle une personnalité agressive. Il poursuit : « Vous avez constaté sa manière de répondre aux questions, toute la chaleur qui se dégage de ses propos. Ils se sont connus pendant trois ans. Ils ont eu à partager des moments de bonheur. Mais à un moment donné, le monsieur a changé. Il est évident qu’il n’y a pas de collecte dans cette affaire. Les données ont été transmises par ma cliente au prévenu. Pour l’accès à un système informatique, je penserai à une requalification en tentative d’accès à des données personnelles ».
S’agissant de la menace et violence de voie de fait, précise la robe noire, le mis en cause a reconnu avoir menacé, mais également l’avoir injuriée. « Il faisait des descentes inopinées au lieu du travail de la victime poussant cette dernière à démissionner », a fait savoir la robe noire qui souligne que le prévenu n’est pas prêt à renoncer à son harcèlement et à son comportement déviant. Quant à son collègue de la défense de la partie civile, le tribunal a assez d’éléments pour entrer en voie de condamnation.
Prenant la parole, le maître des poursuites a relevé qu’il n’y a pas de collecte illicite de données à caractère personnel dans cette affaire. Concernant l’accès frauduleux à un système informatique, indique le parquet, il n’a pas pu accéder au compte Whatsapp. Mais la victime a reçu des messages de notification. Ainsi, le représentant du ministère public a demandé la requalification des faits en tentative de collecte illicite de données à caractère personnel, avant de demander également la requalification des faits de menace et violence de voie de fait en violence et voie de fait. « La victime a subi une violence psychologique », a fait savoir le procureur qui requiert six mois de prison ferme et une amende 500.000 de nos francs.
Assurant la défense du prévenu, Me Sawaré sollicite une application bienveillante de la loi pour son client. Dans cette affaire, il y a l’excuse de provocation, parce que mon client a répliqué aux injures de la dame », a relevé la défense. Le jugement sera rendu le 08 mars prochain.
Dakaractu