Trouvés à l’avenue Ponty à 3h du matin entrain de s’envoyer en l’air avec des clients, les deux prostituées Khady Seck et Khady Ngom ainsi que leurs partenaires ont été condamnés à 2 mois de prison assortis du sursis. Ils ont comparu hier devant le juge du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar pour des faits d’attentat à la pudeur.
Si certaines prostituées optent pour les auberges ou les maisons de passe pour des relations sexuelles tarifées, la veuve de 58 ans et mère de 8 enfants, Khady Ngom et la divorcée de 36 ans, Khady Seck, ont choisi la rue. Toutes deux prostituées en possession de carnets sanitaires, elles ont préféré accueillir leur clientèle en plein air. En effet, dans la nuit du 4 juin dernier, aux environs de 3 heures du matin, ces deux dames, après marchandage avec les nommés Kosevi Akbo et Cheikh Tidiane Mbodji, ont été surprises par les flics à l’avenue Ponty où elles étaient en train d’entretenir des rapports sexuels avec eux. Tous interpellés, ils ont été traduits hier devant le tribunal d’instance des flagrants de Dakar, pour des faits d’attentat à la pudeur. Ce qu’ils avaient auparavant nié à l’entame de l’instruction d’audience, avant qu’ils ne se rétractent.
Kosevi Akbo : «je lui ai demandé si c’est en plein air qu’elle couchait avec ses clients, elle m’a dit oui»
Carreleur de son état, Kosevi Akbo,divorcé et de nationalité togolaise, s’est expliqué devant le parloir.«Ce jour-là, comme j’avais envie de plaisir, je suis passé vers Ponty. C’est là que j’ai trouvé Khady Seck sur place. Lorsque je lui ai demandé si c’est en plein air qu’elle couchait avec ses clients, elle m’a répondu par l’affirmative. Elle m’a fixé le prix de la passe à 5.000 F Cfa en précisant qu’elle devait payer l’endroit où on se trouvait pour notre partie de plaisir. Comme je ne détenais pas ledit montant, je lui ai proposé 4.000 F. On s’est déshabillé et elle m’a remis un préservatif que j’ai porté. C’est lorsqu’on a commencé la partie de jambes en l’air que les policiers nous ont arrêtés. C’était sur un terrain vague».
Khady Seck : «quand il s’est déshabillé, j’ai constaté que son pénis ne me plaisait»
Khady Seck a elle aussi donné sa version. Mère de 2 enfants, il est ressorti de la procédure qu’elle vivait en Europe avec son époux avant qu’elle ne rentre au pays. Selon toujours l’enquête, cette divorcée traîne un problème psychique. Cette thèse est corroborée par le comportement de la prévenue à la barre. Car, devant le prétoire, elle donnait l’impression de n’avoir pas toute sa tête. Frêle de taille, elle raconte: «ce jour-là, vers les coups de 3heures du matin, je rôdais vers l’université Saint-Michel. Comme je m’étais assise quelque part, Kosevi Akbo m’a appelée et a sollicité mes services. Et comme je suis une prostituée qui détient un carnet sanitaire, j’ai répondu à son invitation. Là, je l’ai conduit dans ce lieu où toutes les autres belles de nuit reçoivent leurs clients. Mais, après qu’il s’est déshabillé, j’ai constaté que son pénis ne me plaisait pas et j’avais refusé de le toucher aussi. C’est là que je lui ai donné un préservatif pour qu’il le porte. C’est en ce moment que les agents interpellateurs ont débarqué. Nous, les professionnelles du sexe, on voit tout. Et ce n’est pas toutes les choses qui sont bonnes à dire». Le juge lui a rétorqué: «vous êtes des êtres humains. Ce n’est pas ce que vous avez fait qui nous heurte, mais le lieu choisi».
Cheikh Tidiane Mbodji 27 ans couche en plein air avec Khady Ngom 58 ans
Éleveur de profession, Cheikh Tidiane Mbodji, 27 ans, couchait avec la prostituée de 58 ans, Khady Ngom qui,fait remarquer le juge, pourrait avoir l’âge de sa mère. Sur les faits, Cheikh a raconté des contrevérités au tribunal dès l’entame de sa prise de parole. «J’étais sorti pour voir mes moutons et c’est là que la vieille Khady Ngom m’a appelé. Et à chaque fois, elle ne cessait de m’appeler», dit-il. Hélas, il s’est attiré les foudres du président de l’audience qui lui a asséné ses vérités. «Elle ne t’a pas forcé.Ce n’est pas la première fois que tu allais dans cet endroit et à la rencontre de Khady Ngom. C’est toi qui l’as trouvée là-bas puisqu’elle ne connaît pas chez toi. Ne me fais pas croire que tu étais là-bas à 3h du matin pour chercher tes moutons. Chacun a ses convictions, mais c’est le lieu où vous l’avez fait qui n’est pas adéquat. Tu n’as pas de chambre ? Il faut arrêter! Pourquoi tu as voulu faire endosser toute la responsabilité à la vieille? Un jeune comme toi et tu te permets de coucher avec des dames qui ont l’âge de ta mère». Se confondant en excuses, il répond: «je ne vais plus jamais y retourner. J’ai répondu à l’appel de la vieille et elle m’a demandé si je voulais ses services».
La veuve Khady Ngom, avec ses formes généreuses que son boubou wax laissait entrevoir, a contredit Cheikh Mbodji en révélant au juge que celui-ci ainsi que d’autres s’installent à l’endroit où ils ont été interpellés pour boire l’alcool. «Je n’ai jamais appelé Mbodji et nous n’avons aucune relation. Je ne le connais pas et je ne le reconnais pas non plus parce que je ne vois pas clair», a-t-elle laissé entendre avant que le procureur, Aliou Dia, ne requière l’application de la loi pénale contre tous. Me Iba Mar Diop a dans sa plaidoirie demandé une application bienveillante de la loi pour tous les prévenus. Au final, ils ont tous écopé de 2 mois de prison assortis du sursis.
Fatou D. DIONE
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