On leur avait demandé de se taire et de quitter les plateaux: ils ont pris la parole et sont désormais en première ligne, objets de spectacle puisque devant les feux de la rampe : Ndoye Bane à Pire, Ahmed Aïdara à Guédiawaye et Khadim Samb à Ndèye Gouye, Abdoulatif Coulibaly à Sokone ont renforcé le groupe de journalistes qui ont franchi le pas, faisant plus parler d’eux qu’ils ne parlaient des autres, comme l’avaient fait avant eux, Moctar Kébé â Kolda et Abdou Salam Kane Asak pour Kanel, Bara Diouf, Amath Dansokho, Bachir Fofana, lui, tombé les armes â la main à Kolda mais Sambou Biagui, à Ndoga Babacar et Amadou Bâ de « L’As », démontrent l’éventail de la profession, qui se lasse de parler des autres pour créer l’événement. Et ce n’est pas peu, comme trophée de guerre, peut-on lire dans fmetech.info de Pathé Mbodje.
Lorsque, le premier janvier 2003, Luiz Inácio Lula da Silva prit le pouvoir au Brésil, il venait de battre une sommité intellectuelle : Fernando Henrique Cardoso, professeur, sociologue aux nombreux ouvrages qui a enseigné dans des universités au Brésil, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis ; au sein la Commission économique des Nations-Unies pour l’Amérique latine (Cepal) avec les Samir Amin et autres Raoul Prébish, il avait avancé la notion de « système de reproduction induite des mécanismes de domination », en introduisant la fameuse formule fort usitée dans les années 70, du « centre et de la périphérie », devant le camp des théoriciens de la convergence. Lula était un ouvrier métallurgiste de profession. Sa présidence a pourtant eu un impact social certain sur les Brésiliens.
Un autre exemple nous vient de la Pologne avec Lech Walensa, électricien qui, avec son syndicat Solidarnosc, a ouvert le pays à la démocratie. Il a été président de 1990 à 1995.
Serigne Mboup de Pire est un haut cadre, responsable au sein des têtes d’œuf de l’Alliance pour la République, qui avait l’oreille du Président ; de même que Aliou Sall de Guédiawaye, journaliste émérite ayant effectué de solides études supérieures, contesté moins pour ses compétences avérées que pour ses liens de sang avec le chef de l’État, ce qui augmente le mérite de Ndoye Bane et de Ahmed Aïdara, dont l’approche du développement pourrait se situer à hauteur d’homme, comme on disait naguère.