Comparu à la barre pour détention d’images contraires aux bonnes mœurs en vue de les diffuser et d’en faire commerce, Momar Fall Dème a été jugé, hier, par le Tribunal des flagrants délits de Dakar. L’enseignant est attrait à la barre par son ex-copine qui l’accuse d’avoir partagé ses vidéos intimes sur Internet. Enseignant de profession, Momar Fall Dème devait se trouver en ce moment précis à Kolda pour la rentrée des classes. Seulement, l’instituteur ne risque pas de retrouver ses élèves de sitôt. Envoyé en prison depuis le 5 octobre dernier, pour détention d’images contraire aux bonnes mœurs en vue de les diffuser et d’en faire commerce, Momar va devoir prendre son mal en patience. Il sera fixé sur sort le 27 octobre prochain.
Ses démêlés avec la Justice font suite à la plainte déposée contre lui par la nommée Aminata Niang Diouf, avec qui il entretenait une relation amoureuse. Établi à Kolda et sa dulcinée à Dakar, Momar vivait mal cette relation à distance. Pour le prévenu, les échanges téléphoniques ne suffisaient point pour combler ce vide. Il voulait plus. Sur ce, l’homme âgé de 31 ans demande à la partie civile de lui envoyer ses photos et vidéos intimes. Sans réfléchir, Aminata répond positivement à la demande de son amoureux. Un acte qu’elle va regretter à la minute qui suit. Retrouvant ses esprits, la plaignante tente de se rattraper en supprimant les vidéos. Seulement, c’était trop tard. Momar a déjà récupéré les photos et vidéos sans en piper un mot à la plaignante.
Leur vie de couple suit son cours jusqu’à ce qu’une dispute éclate entre les deux tourtereaux. Une dispute au cours de laquelle, Aminata a copieusement insulté son petit-ami. Un manque de respect que Momar ne compte pas laisser passer. L’enseignant va utiliser les photos et vidéos de son ex-copine pour laver cet affront. Aminata qui croyait avoir supprimer les fichiers, manque de tomber des nues quand Momar lui renvoie les images. Dans sa logique de vengeance, Momar menace de partager les images de la partie civile sur le site pornographique «Kocc Barma», sauf si elle accepte de négocier.
Et la négociation consistait à ce que Aminata accepte son invitation. «Si tu ne passes pas, tu verras», avait déclaré Momar à l’enquête préliminaire. Il ressort de l’enquête que le prévenu avait commencé à marchander sur le prix.
Devant la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar, Momar Dème conteste les faits. «J’ai reçu les images et les vidéos depuis le mois de mai et je les ai supprimées deux semaines après. Je n’ai jamais diffusé ces images. C’était juste des menaces en l’air, une manière de lui faire peur», soutient Momar devant le juge.
Le procureur de la République a requis l’application de la Loi pénale. L’avocat de la défense sollicite une peine clémente au tribunal pour pouvoir permettre à son client de retrouver ses fonctions. L’affaire est mise en délibéré.