L’État du Sénégal a la volonté de promouvoir la transparence dans le secteur des hydrocarbures. Lors d’un atelier d’échanges et de partage d’informations avec le collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), les spécialistes ont indiqué qu’avec les dernières découvertes, le Sénégal est plus gazier que pétrolier.
La ministre du Pétrole et des énergies a présidé un atelier d’échanges et de partage d’informations avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), pendant deux jours, à Mbour. Il s’agit pour le gouvernement d’outiller les hommes de médias dans le domaine des hydrocarbures pour leur permettre « de mieux appréhender la politique du gouvernement dans le secteur de l’énergie et en général des hydrocarbures ». Petrosen, un des acteurs clé dans la production et la distribution des hydrocarbures, a fait un état des lieux sur les projets pétroliers et gaziers au Sénégal.
La première chose à savoir est que le Sénégal est plus gazier que pétrolier. En 2018, ses ressources totales de gaz étaient estimées à plus de 910 milliards de mètres cubes. Ainsi, plusieurs partenaires y interviennent dans son exploitation : Kosmos, Bp, Woodside, Petrosen. Parmi les différents types de contrat pétrolier, l’Etat a opté pour le contrat de partage de production. Sa part dans le profit pétrolier est estimée à environ 35%. A long terme, il gagne entre 52% de profit pour Sangomar et 64% pour Gta. La part de Petrosen dans le profit pétrolier varie entre 10% et 20%. Pour une bonne gestion des recettes d’hydrocarbures, la loi prévoit qu’elle soit soumise au respect d’une règle d’équilibre budgétaire.
L’objectif est de protéger le budget de l’État des fluctuations non maîtrisées des prix des hydrocarbures, mais aussi d’éviter toute dépendance vis-à-vis des ressources d’hydrocarbures. Le projet de loi prévoit la répartition des recettes entre le budget général et la création de deux Fonds : pour le fonds intergénérationnel, 10% des recettes totales est réservé aux générations futures. Quant au fonds de stabilisation, il est destiné à prémunir le budget de la volatilité des recettes d’hydrocarbures.
Le gouvernement prend également en compte le contenu local dans l’exploitation des énergies fossiles. Il s’agit des initiatives prises en vue de promouvoir l’utilisation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et des capitaux nationaux dans toute la chaîne de valeur de l’industrie pétrolière et gazière. Cela, grâce à la mise en place du Fonds d’appui au développement du contenu local (Fadcl), dont l’objectif est de soutenir le renforcement des capacités techniques et financières du secteur privé afin de leur permettre de faire face à une forte concurrence.
Fodé Bakary CAMARA1er novembre 2022