Il y a quatre ans, Saliou Ngom, un jeune professeur de sciences de la vie et de la terre avait tué sa femme en l’égorgeant. A la barre de la chambre criminelle de Mbour, l’accusé n’a pipé mot sur ce drame. En fait, cet enseignant ne jouit pas de ses facultés mentales, comme l’a révélé un rapport médical. Il a donc été acquitté après quatre ans de détention.
Les faits remontent en 2018. Le corps de Amy Dieng, la femme gisait dans une mare de sang. Elle était enceinte de neuf mois et venait d’être égorgée par son mari. « Je ne me souviens de rien. C’est en prison qu’on m’a tout raconté », avait-il déclaré devant la barre de la Chambre criminelle lors de la première audience au cours de laquelle il a été demandé une expertise médicale.
Il ne jouissait pas de toutes facultés mentales
Le rapport médical du Professeur Abdoulaye Danfa, médecin psychiatrique au centre de santé mentale Dalal Xel parle « d’affections psychiatriques pouvant altérer ses facultés mentales, son raisonnement, son discernement ». Et le médecin d’ajouter que « sa détention prolongée en milieu carcéral risque d’aggraver ses troubles ». Suffisant pour que la chambre criminelle décide d’acquitter l’accusé.
À la barre de la Chambre criminelle, M. Ngom n’a pas pu ouvrir la bouche pour s’expliquer sur son meurtre. C’est en 2013, alors qu’il était étudiant qu’il avait rencontré Amy Dieng et était tombé sous son charme. Il finit par l’épouser dès ses premières années d’enseignant. Mais Saliou Ngom, qui habite Koboran, dans le Fissel, connu pour être « un homme de bien, respectueux et serviable », a été emporté par ses troubles mentaux qui l’ont amené à tuer sa femme.Aboubakry KANE25 mai 2023
