M. A. Thiam né en 1982 à Sébikotane a été attrait, ce lundi, devant la barre des flagrants délits du tribunal de Grande instance de Dakar. Il est poursuivi pour des faits de charlatanisme aux relents de viol au préjudice de la jeune demoiselle A. Diallo.
La partie civile au procès a soulevé dès l’ouverture du dossier, une exception d’incompétence visant à rajouter dans ladite affaire le délit de viol. Pour l’avocat, sa cliente a été victime de viol après avoir reçu des bains mystiques du prévenu.
Le parquet qui s’est prononcé sur l’exception, a invité le tribunal à rejeter la demande de la partie civile du fait que la juridiction a été saisie d’une affaire de charlatanisme dont elle est compétente à juger et non d’une affaire ayant trait au viol.
Le tribunal a dans son verdict rejeté l’exception d’exception et a ordonné la poursuite des débats.
Interpellé devant la barre, l’accusé M. A. Thiam a expliqué œuvrer dans le charlatanisme depuis 2005 et évoque son rapport avec A. Diallo.
« Je lui faisais des bains mystiques chez elle et chez moi. Nous sortions ensemble, mais elle ne voulait pas que son père soit au courant. J’ai pratiqué des bains mystiques à son père, à sa mère et à ses frères pour les purifier », a déclaré le mis en cause. Pour la plaignante, M. A. Thiam l’a forcé à entretenir des relations sexuelles.
« Il a abusé de moi à 2 reprises après des bains mystiques. », a-t-elle souligné avant de réfuter avoir eu une relation amoureuse avec l’accusé. « Nous ne sommes jamais sortis ensemble. Je le connais grâce à ma mère qui voulait qu’il me fasse des prières », a-t-elle dit.
Il ressort, par ailleurs, du procès verbal d’enquête que le mis en cause lui a demandé d’avoir des rapports sexuels pour lui faire le travail mystique qui sied. Selon la plaignante, le prévenu lui a confié qu’il aura besoin du sperme qui découle des ébats pour matérialiser la pratique mystique sensée lui donner plus d’ouverture dans sa quête de purification.
Dans sa plaidoirie, la partie civile a rappelé le rapport de confiance qui liait la famille de la plaignante et le mis en cause qui a séjourné pendant un temps chez la victime. Pour les avocats de A. Diallo, M. A. Thiam a abusé de cette confiance pour arriver à ses fins visant à avoir des rapports sexuels avec la jeune fille. Pour cause de préjudice confondu, les conseils ont demandé la somme de 10 millions Fcfa contre M. A. Thiam et invité le tribunal à le condamner pour les délits qui lui sont imputés.
Le parquet a pour sa part requis 6 mois ferme contre le mis en cause.
La défense quant à elle, a appelé le tribunal à reconsidérer l’infraction et de la juger avec recul.
« Les faits sont certes graves, mais le maitre des poursuites est sévère dans son réquisitoire, je vous inviterai Mme le juge, à une application bienveillante de la loi », a plaidé l’avocat de M. A. Thiam.
Statuant publiquement et contradictoirement, le tribunal a reconnu le sieur M. A. Thiam coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à 2 mois ferme en plus du versement de 2 millions Fcfa en dommages et intérêts…