L’affaire qui oppose le Ndiambour de Louga et trois de ses désormais ex-pensionnaires continue de faire parler. Après le syndicat de footballeurs professionnels qui s’est prononcé sur la question, la déclaration officielle du club lougatois pour se dédouaner, les protagonistes sont sortis de leur réserve pour donner leur version des faits.
Bassirou Baldé, Badara Diallo et Oumar Gningue sont les trois joueurs de l’ASAC Ndiambour concernés par cette affaire. Informé de la situation de ses membres, qui seraient licenciés pour avoir jeûné, le syndicat national des footballeurs professionnels du Sénégal s’est saisi du dossier afin de trouver une issue heureuse à cette malentendu. « Un acte insupportable » a jugé Lamine Dieng, secrétaire général de l’union des joueurs professionnels, qui poursuit également en faisant allusion au championnat anglais qui interrompt des rencontres afin de permettre aux jeûneurs de rompre leur jeûne.
Mais il ne s’est pas seulement limité à fustiger le comportement des dirigeants du Ndiambour. « Nous allons d’abord écrire à la chambre de résolution des litiges, mais si rien n’est fait, nous allons les trainer devant le tribunal du travail pour à la fin saisir la FIFA puis le tribunal arbitral du sport (TAS) s’il le faut » a conclut le S.G. du syndicat de défense des intérêts des footballeurs.
Le démenti du Ndiambour
Des menaces à peine voilées mais perçues á la hauteur des faits reprochés et la réponde du Ndiambour ne s’est pas faite attendre. 24 heures seulement après la sortie de Lamine Dieng et ses camarades, le principal accusé, le Ndiambour par la voix de Cheikh Touré, chargé de communication du club, s’est défendu de la décision signée par le président du club et non moins ministre de la République (en charge du développement industriel et des PMI), Moustapha Diop, en ces termes : « Des joueurs sociétaires du club continuent d’observer le jeûne et cela est largement suffisant pour battre en brèche tous ces motifs avancés ».
Pour se préserver de la vague de critiques et du bad buzz, le club dégage ses responsabilités et évoque d’autres causes de licenciement des joueurs. La cause officielle, avancée par le Ndiambour de Louga, est l’argument sportif. Une cause indéfendable selon le chargé des revendications du syndicat. Les contrats respectifs des trois joueurs, dont Emedia a obtenu copie, mentionnent pourtant un engagement qui va jusqu’au bout de la saison 2020/2021, encore en cours.
D’après Ngala Ndiaye, le règlement est clair sur la question et le club a bel et bien la possibilité de se séparer de ses jours en pleine saison pour « insuffisance de résultats ou indiscipline », mais il pointe du doigt l’absence de clarté dans le règlement et les différents contrats signés entre les joueurs et les clubs. « Les joueurs ont été libérés pour des questions d’ordre sportif » a conclu Cheikh Touré, sans plus de précision.
Les joueurs campent sur leurs positions
Cette histoire risque de se poursuivre encore un moment car aucune des parties n’est prête à lâcher prise et aucune d’elles ne veut en porter le chapeau. Les joueurs concernés maintiennent leurs versions et continuent d’accuser la direction du club qui a voulu illégalement se séparer d’eux, sans aucune forme de ménagement. « Nos dirigeants nous ont demandés de ne pas jeûner lors de notre match amical face à la Linguère de Saint-Louis (…) Certains, ont accepté de le faire mais Omar Gningue, Bassirou Baldé et moi avions dit non et c’est ainsi qu’on nous écartés de cette rencontre, même si on faisait tous partie du 11 de départ. Et pourtant sur les 20 joueurs qui devraient prendre part à ce match, les 14 avaient décidé de jeûner » a confié l’un de ces joueurs Badara Diallo.
Une thèse défendue par les deux autres joueurs qui informent avoir reçu, plus tard, une lettre de libération mettant fin à leurs différents contacts qui les liaient au Ndiambour de Louga.
En tout état de cause, ces joueurs sont déjà libérés par leur employeur, qui dégage toutes ses responsabilités. Même si le syndicat des footballeurs professionnels leur vient en aide pour le moment, ces joueurs sont sans club et donc sans salaire. Et laissés à eux-mêmes…
EMEDIA