Des poux dans la tête de Mimi. C’est ce que le pouvoir semble détecter dans un audit vengeur du Cese par l’Inspection générale d’Etat qui date de juin 2021. Et selon plusieurs sources, des joyeusetés sur près de deux milliards de francs Cfa ont été détectées dans la gestion de l’ancienne présidente de l’institution, Mme Aminata Touré. Laquelle, contactée par WalfQuotidien, réfute totalement ces accusations et invite ses ex-camarades à continuer à chercher après sa déclaration de candidature pour la présidentielle de 2024.
S’il y a quelqu’un qui doit bien surveiller ses arrières, par ces temps qui courent, c’est bien l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Mme Aminata Touré dite Mimi qui vient de se déclarer officiellement candidate à l’élection présidentielle de 2024 est dores et déjà dans le collimateur de ses ex-camarades de la mouvance présidentielle. En effet, il nous revient avec insistance qu’un rapport concernant sa gestion a décelé des cafards qui seront très bientôt sur la place publique, comme l’avait d’ailleurs invraisemblablement insinué, comme il ne s’entendait pas parler, le député Farba Ngom à l’Assemblée nationale lors de l’examen du budget.
Ainsi, une vérification administrative et financière du Cese confiée, nous souffle-t-on, à six agents de l’Inspection générale d’Etat (Ige) a décelé des retraits d’argent liquide suspects sur trois comptes, à savoir le «Fonds d’intervention sociale» de 1 milliard 20 millions de francs Cfa, les «Œuvres sociales» pour 642 millions 205 mille 510 francs Cfa, et les «Aides et Secours» pour 474 millions 343 mille 309 francs Cfa. Des gros montants en liquide retirés à la banque par les agents du Cese M. O. Tall et P. M. Ndiaye et remis intégralement à l’Agent comptable de l’institution, Abdou Karim Sock. Lequel, selon nos sources, a expliqué aux vérificateurs de l’Ige que «la destination de ces fonds était laissée à l’appréciation exclusive de la Présidente du Cese». Et selon lui, cette dernière émettait une décision de versement qui lui était transmise par l’intermédiaire du Directeur administratif et financier (Daf), Mandiaye Diop. Et, rapportent les sources de Walf Quotidien, en exécution de la décision de versement, il remettait le montant indiqué en liquide et en mains propres au Daf pour le compte de la Présidente, Madame Aminata Touré.
Quant à Mandiaye Diop, ancien Daf du Cese, il aurait confirmé aux enquêteurs le processus de fonctionnement de la caisse d’approvisionnement tout en précisant que l’argent qu’il recevait de l’Agent comptable était remis à la Présidente, sans aucune décharge. Il aurait ajouté aux enquêteurs que ces fonds sont parfois destinés à la prise en charge de malades qui n’avaient pas les moyens de se soigner, de conférences et cérémonies religieuses, de dépenses d’activités politiques, etc.
Joint par téléphone, Mme Aminata Touré, ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, n’a pas voulu trop s’épancher sur ce «dossier clos», après qu’elle a reçu et «pris acte des recommandations» de l’Inspecteur général d’Etat, le 27 mai 2022.
Réitérant son engagement pour la bonne gouvernance des ressources publiques, Mimi Touré rappelle que, quelques semaines après sa prise de fonction et une année après, elle avait fait procéder à un audit par un cabinet privé sélectionné selon des normes objectives à des analyses administratives et financières. Mieux, elle assure au bout du fil que durant sa présidence du Cese qui a duré 17 mois, de grands progrès ont été effectués en matière de bonne gouvernance.
Recoupant les faits, des sources confirment que Mme Touré, qui connaissait bien la maison, a effectivement commis, en juillet 2020, le cabinet d’Audit et Conseils «Osmose» pour un audit sur la cohérence des états financiers relatifs aux exercices 2017, 2018 et 2019.
En tout état de cause, cet énième rapport, après celui de la Cour des comptes, sur les mœurs de nos dirigeants politiques en matière de gestion financière, fleure un dérèglement de comptes entre ex-camarades. La déclaration de candidature de Mimi Touré, précédée de ses positions tranchées sur la troisième candidature de son ex-mentor, semble être interprétée comme un affront ayant provoqué l’affrontement.
Seyni DIOP