EXERCICE ILLEGAL DE LA MEDECINE: Abdou Wahab Diop et Awa Dème Sow aidaient des femmes à en leur injectant des produits

by amadou

Pour des faits d’usurpation de fonction, d’exercice illégal de la médecine et de mise en danger de la vie d’autrui, Abdou Wahab Diop et Awa Dème Sow ont comparu hier devant le juge des flagrants délits de Dakar. Ils ont été finalement condamnés à 6 mois de prison ferme.



Ces temps-ci, bon nombre de personnes ont défilé devant le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d’usurpation de fonction, d’exercice illégal de la médecine et de mise en danger de la vie d’autrui. Cependant, la sanction qui leur a été appliquée n’a pas découragé ceux qui persistent à faire ce genre de pratiques alors que cela ne relève pas de leur domaine. Mais, ces jours-ci, c’est le phénomène «grossir les fesses» qui est en vogue chez les dames. Et ce fléau augmente de jour en jour car, hier, Abdou Wahab Diop et Awa Dème Sow ont été à leur tour traduits devant la même juridiction et pour les mêmes incriminations. Sur ces faits qui leur sont imputés, les poursuites ont révélé que c’est au courant du mois d’octobre que le commissariat central de Guédiawaye a saisi la Sûreté urbaine. Ainsi, ces éléments avaient été informés qu’à Rebeuss, une femme du nom de Dieyna aidait des personnes à grossir les fesses. Mais, elle n’était pas toute seule dans cette activité illicite, car l’homme en question avec qui elle travaillait et qui se faisait passer pour un médecin n’est autre qu’Abdou Wahab Diop. Toutefois, lorsqu’ils ont été identifiés et interpellés, la nommée Salimata Sy, une de leurs victimes, a été aussi trouvée. Cependant, cette dernière a confié aux agents interpellateurs qu’elle avait fait la découverte de cette annonce sur le compte Instagram d’une certaine Dieyna. C’est dans ces circonstances qu’elle s’est procuré son numéro avant de la contacter pour les besoins de grossir son derrière. Mais, comme Dieyna ne pouvait pas réaliser cette opération, elle l’a conduite auprès de son associé, une autre personne qui faisait les injections. Cependant, au lieu d’être conduite dans un hôpital, la victime Salimata Sy a été emmenée dans un studio privé sis à Ouakam. Et pour le coût de son opération, elle a révélé avoir payé le montant de 500.000 F Cfa. Ce, avant qu’Abdou Wahab Diop et Awa Dème Sow ne se partagent les sous. Par ailleurs, après des investigations approfondies, les enquêteurs ont réussi à découvrir que le nom de Dieyna n’était qu’un pseudo,  car c’est Awa Dème qui se cachait derrière ce profil. Lorsqu’ils ont été arrêtés et inculpés, Awa Dème Sow a reconnu ces accusations avant de préciser que c’est elle qui avait donné à son collaborateur la substance qu’il mettait dans les seringues. Cette thèse a conforté les agents dans leurs recherches, car lorsqu’ils se sont transportés chez Abdou Wahab Diop, ils ont découvert dans son studio qui lui servait de cabinet un tensiomètre, un paquet de coton doux, des solutions injectables, une bouteille d’alcool bleu déjà ouverte, une boîte de compresses, un thermomètre et plein de médicaments. Et au domicile d’Awa Dème Sow, ils ont saisi des suppositoires et des boîtes de crème fessier. Hier, face au juge, Abdou Wahab a contesté les faits, mais il a tout de même reconnu avoir administré des injections à des femmes. Et s’expliquant sur les médicaments qui ont été retrouvés lors de la perquisition de son studio, il a confié les avoir achetés pour lui. Mais, à propos de la bouteille d’eau de gel dénommée Vagicar, il a confié qu’il servait à rétrécir le vagin. Avant d’affirmer que cela appartenait à sa copine. Et qu’il ne travaillait pas dans ça. La seule chose qu’il a reconnu, c’est le liquide pour les injections qui lui a été donné par Awa Dème Sow. Celle-ci a déclaré qu’elle ne lui a pas remis cet acide qu’il injectait à ces femmes. Sur ses relations avec le mis en cause, elle souligne : «alors que je suis allée le voir un jour pour acheter des médicaments, il m’a dit qu’il faisait cette pratique. Après lui avoir demandé s’il n’y avait pas d’effets secondaires, il m’a convaincue. Finalement, pour tester cela, il m’a fait une injection. Là, j’étais satisfaite, car mes fesses ont subitement grossi. Mais, le jour suivant, je suis tombée malade et je l’ai contacté pour lui parler de mon état, mais il m’a affirmé que c’était normal puisque j’avais dans mon organisme un corps étranger qui est l’injection. Finalement, j’ai constaté que ce n’était rien de grave», a-t-elle renseigné. Hélas, le délégué du procureur qui est convaincu que les prévenus sont coupables des faits qui leur sont reprochés, a requis contre eux 6 mois de prison ferme. Selon lui, Abdou Wahab, en plus d’avoir son cabinet dans son propre studio, faisait des injections. Ce qui d’après lui toujours relève du domaine des médecins alors qu’il n’en est pas un. Et pour le compte d’Awa Dème Sow, il a affirmé que c’est elle-même qui a fait une annonce sur sa page Instagram. Hélas, ce réquisitoire n’est pas approuvé par leur avocat, Me Ciré Clédor Ly. Estimant qu’il est sévère à l’endroit de ses clients, il a indiqué que c’est inadmissible de demander une peine ferme de 6 mois dans ce contexte de pandémie avec les prisons pleines à craquer. Et même s’il a demandé qu’ils soient renvoyés des fins de la poursuite, le tribunal a suivi le parquet dans ses réquisitions en les condamnant à ladite peine requise.

Fatou D. DIONE

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