2 mois de prison assortis du sursis, c’est la peine infligée, hier, à la mère célibataire de 20 ans, Ndèye Daba Kandji. Elle avait lacéré la joue de sa voisine de quartier, Adji M, âgée de seulement 16 ans. Elle a comparu, hier, devant le juge du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 8 jours.
Si elle avait tout simplement causé du tort à sa voisine de quartier, A. Mbaye, les choses allaient être moins graves pour Ndèye Daba Kandji. Mais, après cela, elle l’a sévèrement bastonnée avant de lui lacérer le visage. À l’origine, la mère célibataire de 20 ans, Ndèye Daba Kandji et la fille de 16 ans devaient aller à un concert. Mais, selon la victime Adji, au moment où elle se préparait pour y aller, Ndèye Daba Kandji est entrée dans la chambre conjugale de ses parents pour porter ses habits. Pire, elle a eu le culot de monter sur le lit de ses parents en se mirant. Comme si elle faisait du «matey», dit-elle, Ndèye Daba Kandji a en plus jeté ses chaussures sur le lit. Finalement, le père de Adji, l’a surprise avant de lui remonter les bretelles. Ensuite, il s’en est pris à sa fille et à la mère de celle-ci.
En conséquence, le lendemain, Adji est allée demander des comptes à Ndèye Daba Kandji avec qui elle s’est battue, suite à un échange houleux. C’est lors de leur second accrochage que la demoiselle Kandji lui a écorché le visage, après avoir acheté une lame de rasoir qu’elle a dissimulée dans sa bouche.
Arrêtée, elle a été traînée hier devant le juge du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar, pour des faits de coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 8 jours. Revenant sur les faits, Adji de révéler : «je lui avais demandé de ramener son sachet chez elle pour s’habiller pour éviter les foudres de ma mère. Mais, elle ne s’est pas exécutée. Elle est allée ouvrir la chambre à coucher de mes parents pour se préparer. C’est là que mon père l’a trouvée», dit-elle. Et d’ajouter : «quand elle est partie, mon père m’a traitée de tous les noms. Le lendemain, il continuait à nous insulter, ma mère et moi. C’est quand je suis allée chez Ndèye Daba raconter le problème à sa sœur qu’elle a surgi de nulle part en traitant mon père de menteur. Elle m’a injuriée et on s’est bagarré. Le lendemain soir, elle s’est munie d’une lame de rasoir qu’elle avait cachée dans sa bouche avant qu’elle ne me lacère la joue gauche lorsque j’étais en pleine discussion avec des amis au coin de la rue».
Ndèye Daba Kandji présente ses excuses, le père se désiste de sa plainte
La prévenue, Ndèye Daba Kandji a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de blesser la fille. «J’ai présenté des excuses à son père et il les a acceptées. Lorsqu’on s’est battu la première fois, elle m’a griffé la joue avant qu’elle ne revienne avec deux de ses amis pour m’insulter. J’avais cette lame avec laquelle je l’ai blessée dans ma poche et non dans la bouche comme elle le dit», a-t-elle soutenu avant que le juge ne s’inscrive en faux contre ses aveux. Le père de la victime s’étant désisté de sa plainte, le procureur Aliou Dia a requis une application de la loi contre la mise en cause. L’avocat de celle-ci, Me Mamadou Guèye, a quémandé la clémence du tribunal pour sa cliente qui a un bébé qui n’est pas encore sevré : «ma cliente a totalement tort. Elle aurait pu faire perdre à la partie civile son nez ce qui serait regrettable. Elle regrette son acte. Il faut lui faire une application bienveillante de la loi».
Au finish, au lieu d’une peine ferme, malgré la gravité des faits, le juge l’a condamnée à 2 mois de prison assortis du sursis avec de sévères remontrances.
Fatou D. DIONE
LES ECHOS