Invité sur la SEN TV, le Commissaire Sadio a analysé la loi sur le terrorisme, votée à l’Assemblée nationale il y a quelques jours, et celle sur l’état d’urgence, votée il y à quelques mois. D’emblée, le Commissaire Sadio juge que ces lois ont été votées pour réprimer plus facilement les membres de l’opposition.
« Lors de toutes manifestations, il y a des casseurs. Mais on ne peut pas assimiler les casseurs à des terroristes. En France, il y a eu des manifestations plus graves, mais jamais on a parlé de terroristes. Cette loi a été votée pour réprimer les opposants. Avec cette loi, les opposants peuvent être attrapés plus facilement et la garde à vue sera beaucoup plus longue. Si nos gouvernants savez réellement ce qu’est un terroriste, ils n’en parleraient pas aussi facilement« , dit-il.
Pire, pour le Commissaire Sadio, la loi sur l’Etat d’urgence votée il y a quelques mois sera mise en application dans 2 ans ou 3 ans, en 2024, année qui coïncidera avec la présidentielle de 2024. « Les Sénégalais avaient fait une lecture superficielle de la loi. Ils pensaient que c’était seulement pour le couvre feu, mais ce n’est pas le cas. Il y a des mesures plus drastiques, plus liberticides que le couvre feu. Par exemple, si l’opposition organise une manifestation, le pouvoir public peut l’infiltrer, le saboter, puis prendre des mesures pour sanctionner les opposants qui ont organisé cette manifestation », dit-il.
Pour lui, le pouvoir va organiser les conditions idoines pour sanctionner les manifestants. « Vous savez que dans cette loi le gouvernement à le pouvoir d’assigner à résidence des gens. Et l’assemblée nationale n’y pourra rien puisque Macky Sall a les pleins pouvoir. Le président est plénipotentiaire. Dans 2 ans, si l’opposition organise une manifestation, le président peut décréter l’Etat d’urgence et réprimer les opposants et l’assemblée nationale n’y pourra rien puisque la loi a été déjà votée. L’assemblée a donc déjà donné son aval », ajoute le commissaire.
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