Amnistie des 2 K en question : Les tendances favorables à Yewwi-Wallu semblent imposer un rapport de forces égales entre l’opposition et le pouvoir. Macky Sall envisageait d’accorder une amnistie générale après la présidentielle de 2019, s’il était réélu. Mais depuis sa réélection, c’est silence radio sur cette promesse qui concerne principalement Karim Wade et Khalifa Sall, deux acteurs majeurs du jeu politique.
L’autre obsession, le contrôle de l’Assemblée pour Yewwi et Wallu, c’est justement de pouvoir réhabiliter les 2 K par une loi d’amnistie, même si certains experts de la matière électorale, estiment qu’ils peuvent l’être à partir de la suppression des articles du Code électoral sur l’inéligibilité. Dans tous les cas, Macky Sall a besoin de négocier avec Khalifa Sall et Karim Wade. Reste à savoir s’il en aura l’occasion. S’ils lui tendront la perche. Ou s’ils accepteront sa perche. Aujourd’hui, s’il veut gouverner, il ne peut négliger Abdoulaye Wade et ses députés.
Pétrole et gaz
La 14e législature sera celle qui va coïncider aussi avec le début de l’exploitation des ressources naturelles au Sénégal, notamment le pétrole et le gaz. S’il est vrai que la précédente a adopté plusieurs lois encadrant le secteur, protégeant les ressources et promouvant le contenu local, il reste que ces ressources extrêmement importantes pour le devenir du Sénégal, vont appeler, de la part des députés, plus d’attention dans le cadre de leur mission de contrôle de l’action du gouvernement.
Combien de fois, des leaders de Yewwi ont promis de renégocier les contrats entre l’Etat et les sociétés d’exploitation ?
Le 3e mandat et la succession
La question de la succession du Président Macky Sall se pose désormais. D’une façon encore plus évidente. Alors qu’il a souvent prévenu ceux qui évoquent le sujet au sein de son camp, le Président Macky Sall lui-même a annoncé, dans son dernier entretien avec « Jeune Afrique », qu’il tranchera après le 31 juillet 2022.
«Je répondrai à cette question (sur le 3e mandat) après les Législatives» et il «sera alors temps de fixer le cap de 2024», avait-il promis. Naturellement tout dépendait des résultats de ce dimanche. Ils sont connus. Et Macky Sall est attendu. Sonko et Cie en avaient fait un «référendum» pour ou contre le 3e mandat.
Le message semble passer et, sauf cas extraordinaire, Macky Sall devrait mettre une croix sur cette supposée volonté. Parce que c’est un débat qui a été au cœur de la campagne et qui a été sans doute un des arguments de l’électeur. A moins de 2 ans de la Présidentielle de 2024, le chef de l’Etat devra faire face à une opposition revigorée et motivée, même si elle n’a pas obtenu la majorité absolue, qui a promis de faire bloc contre une 3e candidature.
Un débat qui, dans tous les cas, ouvre la succession de Macky Sall. Il sait qu’il n’a plus le temps pour davantage plus de calculs. Peut-être que cela viendrait du futur Premier ministre de la restauration. Ou du président de l’Assemblée nationale.