Apprenti-maçon de son état, âgé d’une vingtaine d’années et domicilié au village de Darou Salam Diop, dans la commune de Mbadiane (arrondissement de Darou Mousty), Amdy Sène a été attrait devant la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Louga. Il est accusé d’avoir violé la fille mineure M. D., alors élève en classe de Cm2. Le jeune homme a été arrêté par les éléments de la Brigade de gendarmerie de Darou Mousty, le 7 juin 2022, à la suite d’une longue cavale, rapporte « L’Observateur ».
D’après les informations du journal, tout avait commencé quand les parents de la fille mineure qui traînait une grossesse de quelques semaines, ont déposé une plainte contre lui au niveau de la Brigade de Darou Mousty. Alors, interrogé sur les termes de sa plainte, le papa de la victime présumée a déclaré: « Ma fille, élève en classe de Cm2, quitte chaque matin le village (Darou Salam Diop), pour se rendre à Tiguinty où elle étudie. Elle m’avait dit, à trois reprises, que le jeune Amdy Sène la poursuivait très souvent, pour lui déclarer sa flamme. Pour obliger ce dernier à la laisser tranquille, je l’ai dénoncé auprès de ses parents. A ma grande surprise, ces derniers m’ont clairement rétorqué qu’ils ne peuvent rien contre lui. Un jour, ma fille qui marchait seule pour rentrer à la maison, a été interceptée par le jeune homme. Celui-ci qui détenait un couteau, l’a contrainte à entretenir avec lui des rapports sexuels. Après, il a brandi la menace de la tuer pour la contraindre à garder les secrets (…).
Lorsqu’elle a commencé à avoir une santé fragile, je l’ai conduite au dispensaire et la blouse blanche m’a révélé qu’elle traîne une grossesse. Elle a ensuite déclaré qu’elle a été violée sur le chemin de l’école…».
Interrogée à son tour, la fille mineure détentrice d’un certificat médical attestant une grossesse, a précisé qu’«elle était toujours accompagnée par deux de ses camarades élèves. Mais, le jour des faits, elle rentrait seule à la maison, parce qu’elle avait un examen blanc. Amdy Sène m’a dit que personne ne peut rien contre lui…».
Informé que les parents de la fille mineure étaient en train de s’activer pour déposer une plainte contre lui, l’apprenti-maçon a pris la fuite pour se réfugier à Touba, chez son oncle.
Les hommes en bleu qui ont ouvert une enquête, ont lancé un avis de recherche et d’arrestation en direction du fugitif. Les éléments de la gendarmerie de Touba Bélel, informés que le violeur présumé s’est terré au quartier Bagdad, ont effectué un transport sur les lieux. Ils ont alors procédé à l’arrestation du jeune homme, lequel a déclaré qu’il sortait avec la fille et que celle-ci lui a proposé de coucher avec elle.
«Je ne l’ai pas violée. C’est elle qui m’a trouvé dans ma chambre et s’est couchée toute nue sur moi », déclarait-il à l’enquête préliminaire. Inculpé de viol, le mis en cause a été envoyé en prison. Malheureusement pour lui, quelques mois plus tard, il sera informé du décès, en couches, de la jeune fille, M. Diop. Celle-ci est décédée pendant qu’elle donnait la vie.
Face au représentant du ministère public, l’accusé poursuivit pour viol, a encore nié les faits. Il a maintenu ses dénégations, en soutenant que c’est la fille, elle-même, qui est venue vers lui. Il a été démenti par le papa de la défunte, lequel a dénoncé le comportement de l’accusé qui lui a «causé du tort», s’est-il confié.
A la fin du débat contradictoire, le procureur a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé qui, à ses yeux, «est bel et bien l’auteur des faits qui lui sont reprochés». La défense qui a présenté ses condoléances émues à la famille de la défunte, a néanmoins plaidé l’acquittement. Rendant son verdict, la Chambre criminelle a condamné l’accusé à 10 ans de réclusion criminelle.