Les éléments du commissariat urbain de Rufisque ont présenté, hier, devant le procureur du Tribunal de grande instance de la ville, les deux redoutables prédateurs sexuels et le propriétaire du taxi-clando. Un véhicule que les auteurs de viols collectifs utilisaient pour piéger leurs proies, dont l’agent féminin de police. Ils les entraînent dans un coin sombre et se relayaient ensuite sur elles.
L’enquête préliminaire de la police de Rufisque sur les nombreuses victimes de viols collectifs, dont la policière, a été bouclée, hier, avec la conduite des deux prédateurs sexuels et du propriétaire du taxi clando. Même si le chauffeur «sirumaan» de la bande de violeurs en série court toujours et fait l’objet d’intenses recherches de la part des agents de terrain du commissariat urbain de la vieille ville, qui sont appuyés dans leur opération de chasse à l’homme par d’autres unités de police.
De l’alcool, des greffages, des «jaljali» et slips pour femme trouvés chez les violeurs en série
Après le démantèlement du gang, les flics se sont rendus, avant-hier, à Bambilor, où se trouvait le quartier général (Qg) des vagabonds sexuels, pour effectuer une perquisition dans le repaire des malfaiteurs. Ces derniers y entraînaient chaque fois leurs proies sous la menace d’un couteau avant de les violer à tour de rôle. Ainsi, au cours de la fouille minutieuse de la niche de la bande, les policiers ont trouvé beaucoup de fringues et autres effets personnels pour femme. Notamment, des greffages, des slips et des ceintures de perles communément appelées «Jaljali». Des bouteilles d’alcool vides comme pleines ont été aussi trouvées sur les lieux. Ce qui laisse penser que les délinquants se retrouvaient dans leur cabane pour se saouler la gueule avant d’aller à la pêche aux femmes à violer à tour de rôle, à bord d’un taxi clando conduit par l’un des trois gangsters.
Les mis en cause avouent tout et balancent leur acolyte chauffeur «sirumaan» en fuite
Face aux enquêteurs, les malfrats ont avoué leurs différents forfaits, déroulé tout le film de leurs raids et balancé leur acolyte chauffeur «sirumaan», qui est clairement identifié et activement recherché sur toute l’étendue du territoire par la police. Même si ce dernier a réussi entre-temps à passer en douce entre les mailles du filet des forces de sécurité avant de se terrer. Aux dernières nouvelles, il a quitté la région de Dakar pour aller se réfugier dans une localité, dont nous tairons le nom pour ne pas entraver l’enquête. Car il est traqué de partout par beaucoup de forces de police. Son arrestation serait une question d’heures voire de jours. A moins qu’il ne choisisse de se constituer prisonnier. Ce qui du reste nécessitera impérativement une extraction de ses présumés compères de leurs cellules de prison pour une continuation d’enquête.
Elles voient leurs bourreaux et fondent en larmes, une mère de 62 ans parmi les victimes
A la publication de l’article dans l’édition d’hier, d’autres victimes ont vite pris d’assaut les locaux de la brigade de gendarmerie de Sangalkam, croyant que les ‘’monstres’’ s’y trouvaient. Mais, à chaque fois, les pandores les orientaient vers le commissariat urbain de police de Rufisque, où elles ont défilé devant les enquêteurs. Quand les flics leur ont présenté les malfrats, elles ont failli piquer un infarctus et versé de chaudes larmes, avant de les identifier. Car elles sont du lot des victimes, qui ont été détournées, en plein jour et sous la menace d’un couteau, entraînées dans des endroits déserts de Bambilor ou ailleurs puis sauvagement abusées. Il y a eu une vingtaine de victimes, dont des femmes mariées et une mère âgée de 62 ans. Celle-ci a sacrifié au rituel de la déposition sur procès-verbal. Même le procureur du tribunal de grande instance a fait le déplacement, hier, au commissariat.
La policière, un agent du Gmi de la 16ème compagnie, la thèse d’une vengeance passionnelle agitée
La policière est un agent du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la 16ème compagnie de Rufisque. Elle revenait d’une vaste opération anti moto nocturne sur la circulation routière lorsqu’elle a embarqué en tenue civile, sans le savoir, dans le taxi clando de la bande de trois maniaques sexuels. Une folle rumeur présente l’agent féminin comme une victime de la vengeance de l’un des mis en cause, qui avait juré de faire payer à la policière son refus de sortir en amoureux avec lui.
Vieux Père NDIAYE
La policière, un agent du Gmi effacé, courtois, calme mais traumatisé
Des collègues de l’agent du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la 16ème compagnie de Rufisque, dont nous tairons l’identité, se sont prononcés, hier, sous le sceau de l’anonymat, sur la mésaventure de leur camarade. Après avoir exprimé leur vive indignation, ils ont présenté leur consœur comme un agent de Gmi effacé, courtois et calme. Mais, depuis le récent accident mortel de la circulation routière d’un de ses collègues à Rufisque, elle est très traumatisée car elle était présente au moment de l’accident routier. Et comble de malheur, elle vient de subir le supplice de la bande des trois prédateurs sexuels.
V. P. NDIAYE
LES ECHOS