Les arrestations se poursuivent dans l’enquête sur le trafic présumé de passeports diplomatiques. L’Observateur révèle, ce samedi, qu’après le ministère des Affaires étrangères qui a vu trois de ses agents arrêtés, la Présidence vient d’être frappée à son tour.
A ce rythme, les dessous ahurissants de ce trafic de passeports diplomatiques qui touche le cœur de l’Etat risquent d’entacher de scrofules tout le corps de l’Administration sénégalaise. Plus l’enquête avance, plus la Division des investigations criminelles (Dic) découvre des ramifications à des niveaux insoupçonnés. Après un premier coup de filet qui a permis de capturer de gros poissons, dont deux agents du ministère des Affaires étrangères ; cette fois, c’est l’adjudant-chef de gendarmerie O. Bâ, du service diplomatique de la présidence de la République, qui est tombé entre les mailles des policiers. Il est mis aux arrêts suite à l’histoire de présumées fausses lettres au nom d’anciens Présidents d’institution glissées dans le courrier du chef de l’Etat. Et, il n’a pas été le seul à mordre à l’appât, puisque selon des sources de L’Observateur, un autre gendarme, officiant aux Affaires étrangères, a, lui aussi, été alpagué par la Dic qui use, depuis le début de techniques d’infiltration, pour démanteler ce réseau d’escrocs présumés tapis dans l’ombre du pouvoir.
Déférés au parquet, hier vendredi, en compagnie de l’homme d’affaires Aly Ndao, qui serait aussi au cœur du trafic, les deux gendarmes ont été précédés à la cave du Tribunal Lat-Dior de Dakar par Limamoulaye Seck, Badara Sambou et Cheikh Samb, deux agents du ministère des Affaires étrangères et un membre de ce gang de faussaires présumés qui opéraient entre la Présidence et le siège de la Diplomatie sénégalaise. Tous les six (6) ont passé la journée d’hier vendredi à la cave, dans l’attente d’être présentés au procureur de la République. Mais, vers les coups de 17 heures, les conseils des détenus ont informé leurs clients qu’ils feront l’objet d’un retour de parquet. D’abord, parce que, souffle-t-on, le procureur de la République n’a pas encore bouclé son réquisitoire. Ensuite, un juge n’a pas encore été désigné pour gérer l’instruction. «Mais, tout laisse croire que c’est le deuxième cabinet qui prendra en charge l’affaire», révèle-t-on.
Selon les sources de L’Observateur, qui a levé ce gros lièvre, «cet énième retour de parquet a été motivé par les nouveaux déferrements. Le ministère public devra faire un réquisitoire introductif pour les six personnes, en précisant le degré de responsabilité de chacun.» Il se susurre au parquet que le Procureur va requérir le mandat de dépôt pour tous, il va aussi viser X. Les 6 faussaires présumés devront répondre des délits d’usurpation de fonction, d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux dans un document administratif, d’escroquerie…
La Dic qui poursuit les enquêtes est dans l’attente du mandat d’arrêt contre Amadou Kébé, cité par Limamoulaye Seck et autres comme étant celui qui leur a vendu le précieux sésame. Le fugitif est décrit comme la courroie de transmission entre les clients et la mafia autour de trafic des passeports diplomatiques.
IGFM