Son copain refuse la paternité de sa grossesse, Amy Faye tue le bébé et jette le corps dans une fosse septique

by amadou

En jetant son nouveau-né dans une fosse septique après l’avoir froidement tué de ses mains, Amy Faye ne s’attendait pas à frôler un lynchage dans le quartier où elle a commis son crime. Exfiltrée par la police dans la foulée de ce vacarme, elle s’est retrouvée en prison sous la charge d’un infanticide qui lui a valu hier un procès en Chambre criminelle au Tribunal de grande instance de Kaolack.

Emmitouflée dans une tenue traditionnelle, A. Faye s’est défendue à la barre avec une sérénité remarquable, hier mercredi, pour se tirer d’affaire dans cette affaire d’infanticide pour laquelle elle est jugée. Un meurtre qu’elle a commis moins d’une semaine après son accouchement. Les faits remontent au soir du 28 janvier 2019. Ce jour-là, A. Faye, qui venait fraichement d’accoucher d’un enfant hors mariage, quitte Touba pour rallier Mbaam Langhem, son village natal. Aux environs de 19 heures, la voiture qui la transportait, débarque à la gare routière de Nioro. Munie d’une valise, tenant son nouveau-né, elle descend du véhicule pour une courte escale. Sur place, après avoir bien muri son plan, A. Faye croise une commerçante à qui elle confie sa valise. Faisant croire à cette dernière qu’elle serait à la recherche de sa tante auprès de qui elle compte passer la nuit. Elle quitte ainsi les lieux et se dirige vers les abords de la gare routière jouxtant le populeux quartier Darou Nangane.
Arrivée sur les lieux, une zone balafrée par des caniveaux, A. Faye, loin des indiscrétions, se saisit de son nouveau-né, l’étrangle de toutes ses forces avant de jeter le corps sans vie dans une fosse septique. Puis, après avoir commis son forfait, elle tourne le dos à la scène du crime. Ainsi, quelques minutes plus tard, elle se pointe de nouveau à la gare, sans traces du bébé. Face à la commerçante intriguée par la disparition subite de l’enfant, la mère déclare l’avoir confié à un individu. N’étant pas convaincue par ces allégations, la dame va, en toute discrétion, interpeller les responsables de la gare au sujet de ses soupçons. A. Faye est soudainement assaillie par une foule. Au cœur de ce vacarme, tandis qu’elle est en phase d’être lynchée, la police débarque sur les lieux. A. Faye est arrêtée et conduite au commissariat. Seulement, au lendemain de son arrestation, le Commissaire de Ndorong est saisi pour une découverte macabre aux alentours de la gare routière. Les limiers et les sapeurs-pompiers découvrent le corps sans vie d’un enfant de sexe féminin au fond d’une fosse septique. Un crime n’étant jamais parfait, la coïncidence saute aux yeux.
Face aux enquêteurs, A. Faye nie avoir tué son nouveau-né, mais avoue avoir effectivement tenté de s’en débarrasser. Un geste qu’elle justifie par le fait que son amant, un certain S. Ka domicilié à Touba, aurait refusé la paternité de son enfant. Mieux, A. Faye fait savoir aux enquêteurs qu’en aucun moment, elle ne pouvait ainsi rentrer au bercail avec un enfant né en dehors des liens du mariage. Et surtout, a-t-elle poursuivi, son père, en tant qu’Imam, est l’un des notables les plus respectés du village. Des propos que la concernée elle-même confortera à la barre. S’appuyant sur les résultats de l’autopsie, le procureur de la République estime qu’il s’agit d’un meurtre prémédité, avant de requérir une peine de 5 ans de réclusion criminelle. De son côté, l’avocat de A. Faye a exhorté le juge à plus de clémence à l’endroit de sa cliente. Au terme du procès, A. Faye a été condamnée à 5 ans de réclusion criminelle.
FALILOU MBALLO

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