La Cour d’appel de Dakar, statuant en matière correctionnelle, s’est penchée mardi dernier sur une rocambolesque affaire de mise en hypothèque d’un immeuble appartenant à Anta Babacar Ngom Diack, selon Les Echos.
Il s’agit d’un immeuble R+5 sis aux Almadies, estimé à 8 milliards de francs CFA, et mis en hypothèque, sur la base de faux documents, par Tamsir Ndiaye, Momar Samb et Cie, pour obtenir un prêt de 85 millions de francs auprès d’Orabank. L’honorable députée à la 15ème législature, présente à l’audience, a qualifié les prévenus de malfaiteurs. Condamnés en première instance, ces derniers, qui ont interjeté appel, ont tenté de se disculper. Le verdict sera connu le 21 janvier.
Sur la base de faux documents, notamment une fausse procuration, un faux état financier, etc., un immeuble appartenant à Anta Babacar Ngom Diack a été mis en hypothèque auprès d’Orabank par Momar Samb, avec la complicité de Tamsir Ndiaye, chef d’agence d’Orabank Thiaro-ye, Tahir Hann et Ndèye Penda Dieng, pour obtenir un prêt de 85 millions de francs. Une affaire invraisemblable qui remonte à 2021. La patronne de Sedima pointe un doigt accusateur sur ces derniers, qu’elle jure ne pas connaître, les accusant d’avoir commis ces malversations pour la dépouiller de son bien. Cette affaire, jugée en première instance en 2023, a été évoquée hier devant la Cour d’appel de Dakar, statuant en matière correctionnelle.
Anta Babacar Ngom tombe des nues
Lorsqu’elle a appris, à partir d’un document d’huissier, qu’il y a eu un changement de propriété portant sur son immeuble R+5 sis aux Almadies, à côté de la BOA, en bordure de mer, elle est tombée des nues. Jamais elle n’a vendu son immeuble, jamais elle n’a donné procuration à une personne pour poser un quelconque acte portant sur cet immeuble. Selon l’accusation, Momar Samb et Cie ont fait croire qu’il s’agissait d’un immeuble simple et nu, alors qu’il s’agit d’un immeuble R+5.
Condamnés par le premier juge, les prévenus, qui ont fait appel de la décision, ont nié les faits. Mais, pour le Parquet, le premier juge a eu raison. En conséquence, il a demandé la confirmation de la peine. L’affaire sera vidée le 21 janvier prochain.
Devenue honorable députée à la 15ème législature au sortir des élections législatives anticipées de novembre 2024, Anta Babacar Ngom Diack a assisté mardi dernier, lendemain de son installation, à l’audience, malgré la journée marathon de la veille. Elle a réitéré ses accusations devant le juge d’appel.
Le juge de première instance, rappelons-le, avait condamné Momar Samb et Ndèye Penda Dieng pour faux et usage de faux en écritures privées et dans un document administratif. Momar Samb a également été condamné pour le chef d’usurpation d’identité à deux ans, dont un an ferme. Ce n’est pas tout : avec Ndèye Penda Dieng, ils ont écopé de deux ans ferme, avec confirmation du mandat d’arrêt. De leur côté, Tamsir Ndiaye, le chef d’agence, et Tahir Hann ont été condamnés à deux ans, dont six mois ferme. Les intérêts d’Anta Babacar Ngom Diack ont été réservés.