Alioune Badara G., Ndèye Awa D. et Atta Nd ont comparu devant la barre du Tribunal des Flagrants délits de Dakar pour répondre des faits qui leur ont ouvert largement les portes de la prison. Il s’agit de proxénétisme, incitation à la débauche et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs contre le premier nommé, mais aussi des faits de complicité de ces chefs contre les deux dames. Toute cette bande a fini en prison.
Pour revenir sur les faits, il faut dire que tout a commencé le jour où Alioune Badara G. a contacté Ndèye Awa D. prostituée de son état et mère de 3 enfants pour l’inscrire dans un site de prostitution sur Facebook. Mais, il a commis l’irréparable en se trompant de numéro par inadvertance. Parce qu’en lieu et place du numéro de téléphone de la prostituée Ndèye Awa, le jeune homme a partagé le numéro d’une dame nommée Maguette S. Une erreur que cette dernière a payé cash du fait des nombreux appels de gens lui proposant des parties de jambes en l’air.
Et c’est après avoir eu assez de ces appels et propositions indécentes d’hommes qu’elle a fini par porter plainte à la police. Et ce, pour trouver l’auteur de cette farce de mauvais goût. Une enquête ouverte a permis de remonter jusqu’à Alioune Badara G. Arrêté, et entendu, il ne s’est pas fait prier pour balancer le nom des deux dames.
Devant le prétoire, Alioune Badara G. âgé de 18 ans a fait comprendre que c’était le fruit d’une erreur. « Je ne connais pas Maguette S. Je me suis trompé de numéro. Ndèye Awa Diop m’a donné son numéro pour que je puisse le mettre sur la plateforme de prostitution qui se trouve sur Facebook. Par la suite, elle m’a mis en rapport avec une de ses copines Atta Nd. pour que puisse faire la même chose pour elle. C’est elles qui m’ont autorisé à écrire des mots « sexy » sur leurs photos pour attirer les clients dans la page », a-t-il confié au juge.
Pour sa part, Ndèye Awa D., mère de 3 enfants et divorcée, a accusé le jeune d’homme d’avoir tout manigancé. À l’en croire, cette idée d’inscription est venue d’Alioune Badara G. et que c’est lui qui l’a appelée en lui a conseillé de faire des annonces avec des photos à l’appui sur Facebook. Mieux, il s’est pointé le lendemain, chez elle, et lui a proposé de mettre son numéro sur le site, moyennant une somme de 10 000 francs comme contrepartie. ‘’Je lui ai dit que je n’avais pas d’argent. C’est par la suite qu’il m’a proposé d’entretenir des rapports sexuels avec moi, mais j’ai rejeté son offre’’, a-t-elle expliqué devant le juge.
Par contre, souligne la mise en cause, un accord a été trouvé. Cette accord portait sur son inscription sur la plateforme pour avoir des clients. ‘’J’étais d’accord pour l’annonce pour que je puisse avoir des clients. Il m’avait expliqué comment cela allait se passer. C’est entre-temps que je l’ai mis en rapport avec Atta Ndiaye, une amie’’, avouera-t-elle. Dans sa version des faits, lors des débats d’audience, la dame Ndèye Awa a signalé qu’elle est en règle et qu’elle exerçait le plus vieux métier pour payer les inscriptions de son enfant.
Prévenue dans cette affaire de mœurs, Atta Nd. n’a pas caché qu’elle était inscrite au Fichier sanitaire et social. Commerçante, divorcée, et mère de 4 enfants, elle a précisé au juge qu’elle dispose d’une carte lui permettant d’exercer légalement le métier. « J’étais d’accord au même titre que Ndèye Awa D. pour m’inscrire sur la plateforme », dira-t-elle.
C’est en effet, convaincue de la culpabilité de la bande de trois, que le parquet a requis 1 mois de prison ferme pour tous. Le conseiller de Alioune Badara G., Me Khadim Kébé a reconnu que son client est coupable. « C’est un jeune élève en classe de Terminale. Les actes qu’il a posés sont susceptibles d’être punis par la loi pénale », a plaidé la robe noire. Sur ce, il sollicite une application extrêmement bienveillante de la loi pénale.
Au finish, le prévenu Alioune Badara Goudiaby s’en tire avec 2 ans d’emprisonnement dont 1 mois ferme. Quant à Ndèye Awa D. et Atta Nd., elles écopent, toutes deux, de 15 jours ferme…