Pape Alé NIANG : « dans cette polémique, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. »

by amadou

La décision du Conseil constitutionnel concernant la loi interprétative visant à réviser la loi d’amnistie continue à susciter une vague de réactions. Dernière en date, celle de Pape Alé NIANG. Sur son compte X (ex-twitter), le Directeur général de la RTS a souligné la nécessité pour le Sénégal d’ « avoir le courage d’affronter la vérité » sur les événements passés.

Selon les « puristes du droit », comme le relève Pape Alé NIANG, les sept sages du Conseil constitutionnel ont rejeté la loi interprétative au motif de son incompatibilité avec la Constitution. Il est précisé qu’une loi interprétative a pour vocation de clarifier un texte existant, et non de le modifier ou d’en altérer la portée.

Un point crucial soulevé par le Conseil constitutionnel, et mis en exergue par le journaliste, est que la loi d’amnistie ne saurait constituer une prime à l’impunité pour des crimes relevant du droit international.

Ces crimes présumés, perpétrés durant la période 2021-2024 qualifiée de « barbarie humaine », demeurent imprescriptibles.

Le Sénégal, rappelle le Conseil, ne peut se soustraire à ses engagements internationaux inscrits dans sa Constitution.

Pour Pape Alé NIANG, cette décision signifie que « les actes odieux commis durant cette période devront faire l’objet d’un examen approfondi, avec l’établissement des responsabilités, l’identification des auteurs et leur mise à disposition de la justice », conformément à la demande des victimes.

« Autrement dit, dans cette polémique, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Bien au contraire. Il faut, au fond, se féliciter de la décision rendue par les 7 sages, pour la simple raison que le Conseil constitutionnel avait habitué les Sénégalais à cette vieille rengaine de se déclarer sur tous les dossiers politiques dits sensibles « incompétent», a-t-il écrit.

Le journaliste perçoit cette décision comme potentiellement annonciatrice d’une « nouvelle ère » avec des magistrats « indépendants et courageux », capables de trancher les dossiers politiques en se basant uniquement sur le droit. Il y voit une « bonne bouffée d’oxygène pour la consolidation d’un véritable État de droit », particulièrement après les turbulences des trois dernières années.

Insistant sur l’impératif de vérité, Pape Alé NIANG affirme que « Le Sénégal ne peut pas faire l’économie de cette quête de vérité. Le passé est douloureux, certes. Mais personne ne peut pardonner sans connaître la vérité. »

Il établit un lien direct entre le « discours haineux » perceptible dans l’espace politique et ce passé douloureux.

Pour lui, exiger la vérité sur cette période sombre n’est pas une quête de vengeance, mais une démarche essentielle pour rendre justice aux victimes et honorer leur mémoire.

Le patron de la RTS de conclure que seul un processus de justice équitable peut engendrer un apaisement durable au sein de la nation sénégalaise, évitant ainsi la persistance de « fractures et rancunes profondes ».

Liboire SAGNA

walf-groupe.com

You may also like

Leave a Comment