Samedi dernier, en fin de matinée, des éléments de la division opérationnelle de l’Office central de répression du trafie illicite des stupéfiants (Ocrtis) débarquent à Ngor plage, précisément à l’hôtel «Madrague». Dans de réceptif, les hommes du commissaire Niane, tout nouvel homme fort de l’ocrtis, ont pour mission d’epier un influent caïd de la mafia de drogue dure opérant à Ngor et environs. Discréte, mobile et maître dans l’art de surveiller ses arrières, la cible des policiers anti-drogue ne porte qu’un bout de nom Kane. Dans les colonnes de l’Observateur qui rapporte les faits, l’on apprend que les agents infiltrés qui surveillaient ses moindres mouvements depuis plusieurs semaines, étaient parvenus à l’épier en train de fournir discrètement ses stocks de crack, d’héroine et d’ecstasy, sur la plage de Ngor et sur la Corniche Ouest.
La descente de la police à Ngor et la violente exfiltration des caïds par des mafieux
Ce jour, le dispositif policier dirigé par le chef de la division opérationnelle de l’Ocrtis, s’est retranché dans des coins discrets dudit hôtel où travaille la cible. Et comme par enchantement, l’hôtel venait ce jour de se séparer de Abdou A. Kane pour cumul de comportements aux antipodes des règles de conduite du réceptif. Âgé de 52 ans, Kane récupère ses bagages et se dirige vers son véhicule stationné au parking de l’hôtel où l’attendait son vieil ami et acolyte, Saër Ba, Voyant que Kane et son compagnon s’apprêtaient à vider les lieux, les policiers en civil interviennent et cernent son véhicule. Une boîte contenant 5 pierres de crack et une sacoche bourrée d’argent sont découvertes à bord. Trois autres pierres de crack seront saisies près du siège avant du véhicule, ajoute l’Observateur. Les policiers qui poursuivaient la perquisition seront pris de court par l’irruption soudaine d’un groupe de jeunes qui vont vigoureusement s’opposer à l’action des limiers. Handis et belliqueux, ces jeunes vont pousser le bouchon plus loin, en cherchant à immobiliser le dispositif de policier pourtant armé. Au cours des incidents qui vont suivre, les policiers parviendront à identifier formellement le chef de file des assaillants répondant sous le sobriquet de «Kherou Ngor» et deux de ses hommes de main, un ancien militaire et un autre acolyte plus tard identifié au nom de Ameth. Déterminés à extirper A.A. Kane et S. Ba encore aux mains des policiers, Kherou Ngor et sa bande vont s’opposer par tous les moyens à l’embarquement des caids.
Face à la menace de plus en plus expressive des assaillants, le chef du dispositif policier dégaine son pistolet et effectue deux tirs de sommation. Au lieu de prendre la clé des champs, Kherou Ngor et Cie ripostent en s’attaquant physiquement aux policiers qui, pour éviter un carnage, choisissent de contenir les assaillants sans ouvrir le feu. Au cours de l’assaut, un des agents va perdre son arme de service muni d’une cartouche déjà engagée. Le pistolet est ramassé par Kherou Ngor qui le brandit. C’est sur ces entrefaites qu’une balle tirée dudit pistolet atteint au mollet gauche, un policier qui prêtait main forte à un collègue.
La Bip et le Gri appelés en renfort
Alors que le dispositif policier s’attelait à contenir la furie des assaillants, tout en tenant en sécurité les deux interpellés, une autre foule de jeunes débarquent sur les lieux pour prêter main forte à Kherou Ngor et sa bande. Face à cette nouvelle donne complexe, les policiers de l’Ocrtis font face à un choix cornélien : tirer sur les assaillants, tout en sécurisant les deux «colis» et faire un retrait stratégique sans effusion. Sur le feu de l’action, les limiers de l’Ocrtis ont fait le choix d’un retrait stratégique avec les deux interpellés acheminés dans les locaux de l’hôtel. Dans la foulée, les sapeurs pompiers en faction aux abords de la plage de Ngor procèdent à l’évacuation de l’agent blessé à l’hôpital Principal. Pour rétablir au plus vite l’ordre public, le dispositif de police a sollicité un renfort de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) et du Groupement rapide d’intervention (Gri) de la Police.
La descente expresse de ces unités d’élite de la police permet de maitriser la situation, avec l’interpellation de quatre assaillants, dont Kherou Ngor. Sur instruction du Procureur, Kh. Ngor et sa bande sont mis à la disposition de la Gendarmerie, pour «complicité de trafic de drogues, entrave à une mission de police, incitation à la violence contre des agents de police et confiscation de l’arme de service d’un fonctionnaire de police dans l’exercice de ses missions.»
Pendant se temps, Abdou Aziz Kane et Saër Ra sont acheminés dans los locaux de l’Ocrtis pour continuation d’enquête. Là, les éléments de la division opérationnelle vont découvrir par dévers Saër Ba une boîte contenant 12 képas de haschich, il sera ainsi notifié à Kane et Ba, leur placement en garde à vue, pour Association de malfaiteurs, détention de drogues (crack et haschich) aux fins de trafic, incitation à la violence contre des agents dépositaires de l’autorité publique.
Lourdes charges contre les caïds Kane et Ba, présentés hier au Procureur
Entendu, Abdou A. Kane qui a reconnu partiellement les faits, a tenté d’écarter tout lien avec Kheru Ngor et ceux qui se sont attaqués physiquement au dispositif de police. Il va ensuite balancer un de ses fournisseurs de Crack un certain «Baye Fall » Opposé aux éléments de preuves révélant que les assaillants sont des hommes de main de Kherou Ngor à qui, les caids comme lui, verse des rentes, A. A. Kane s’est braqué. Tout au plus, note le journal l’Observateur, il s’est mis dans la posture d’un entrepreneur agricole qui aide financièrement les jeunes en question. Sous le poids des questions des hommes du commissaire Niane, Kane finit par avouer que Kherou Ngor, l’ancien militaire et le nommé Ameth sont les instigateurs de l’opération de son exfiltration avec Saer Ba. Au terme de leur détention légale, Abdou Aziz Kane (52 ans) et Saër Ba (47 ans) ont été présentés hier jeudi, au procureur de la République, pour association de malfaiteurs, détention de crack et de haschich aux fins de trafic, incitation à la violence sur des agents dépositaires de l’autorité publique.
DAKARACTU