Ngagne Demba Touré : « Traiter Macky Sall de chef de gang, c’est encore trop léger »

by amadou

Lors de son passage sur la TFM, dans l’émission Quartier Général, Me Ngagne Demba Touré, Directeur Général de la Société des mines du Sénégal (SOMISEN S.A.), a pris une position tranchée sur les violences qui ont secoué le Sénégal entre mars 2021 et février 2024.

Revenant sur les violences politiques qui ont marqué le Sénégal entre 2021 et 2024, il a soutenu sans réserve les déclarations du ministre Moustapha Ndièck Sarré, estimant que la répression brutale des manifestations et la mort de jeunes Sénégalais relevaient d’un « banditisme d’État » orchestré par l’ex-chef de l’État.

Un soutien total aux accusations du gouvernement

Se positionnant en phase avec le ministre porte-parole du gouvernement, Me Ngagne Demba Touré a dénoncé la brutalité des répressions sous le régime de Macky Sall et a pointé du doigt sa responsabilité dans les exactions commises. « Je partage entièrement et intégralement l’avis du ministre Moustapha Ndièck Sarré », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « On a vendu aux Sénégalais l’image d’un pays juste et prospère lors de notre campagne. Il n’est pas normal qu’une personne qui vole un portable dans un bus soit envoyée en prison, tandis qu’un ancien président de la République jouisse d’une impunité totale. »

S’appuyant sur des exemples internationaux, l’avocat a rappelé que des chefs d’État ont déjà été jugés dans des démocraties avancées, citant notamment la condamnation de Nicolas Sarkozy en France. « Certains aiment prendre la France comme modèle. Là-bas, un ancien chef d’État (Ndlr: Nicolas Sarkozy) a été jugé et condamné. Il n’y a plus, dans les grandes démocraties, de régime d’irresponsabilité pénale pour les ex-présidents. Pourquoi devrions-nous faire exception ? », a-t-il interrogé.

Une mise en accusation possible de Macky Sall ?

Tout en précisant qu’il ne se positionne pas en juge des poursuites à engager contre Macky Sall, Me Ngagne Demba Touré estime que la question de sa responsabilité pénale mérite d’être posée. « S’il doit être poursuivi, il n’a plus l’immunité, car il n’est plus chef d’État. Toutefois, il bénéficie encore d’un privilège de juridiction. La Haute Cour de Justice a été installée. Il appartient désormais à l’Assemblée nationale d’évaluer les poursuites à engager en vue d’une éventuelle mise en accusation. »Il affirme avec conviction que la justice doit faire son travail pour que les crimes économiques et les violences d’État sous le régime de Macky Sall ne restent pas impunis.

L’appel à une prise de conscience collective

Me Ngagne Demba Touré a également dénoncé l’indignation sélective de certains acteurs politiques et sociaux face aux poursuites judiciaires engagées contre d’anciens responsables impliqués dans des affaires de corruption et des crimes. « Le véritable drame du Sénégal aujourd’hui, ce sont les difficultés économiques et sociales que traverse le pays, aggravées par une gouvernance autoritaire et oppressive. Il est temps que nous ayons le courage de regarder la vérité en face. »

Pour lui, qualifier Macky Sall de « chef de gang » est presque un euphémisme au regard des actes commis sous son administration. Il appelle ainsi à une mobilisation nationale et internationale pour que justice soit rendue aux victimes des répressions politiques et aux citoyens lésés par les détournements financiers.

Cheikh Gora DIOP

lesoleil

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