iGFM – (Dakar) Le célèbre chanteur, Mouhamed Niang, plus connu sous le nom de «Mouhamed mou Serigne Saliou» psalmodie avec ferveur et passion les « xassaides » de Serigne Touba. Fidèle et dévoué talibé mouride, avec sa voix de stentor, à la fois veloutée et imposante, il rapporte, scrupuleusement, les panégyriques de Khadimou Rassoul.
Rewmi revient ses chants limpides, puissants, audacieux et rythmiques tiennent en haleine son public. Et ses déclamations très prisées, mettent en transe les talibés mourides. Entretien !
Les « xassaide » et lui
Je suis né à Dakar plus précisément à Niary-Tally, mais j’ai grandi à Grand-Dakar. J’ai fait mes études à l’école Taïba de Grand-Dakar, mais je n’y ai pas duré parce qu’au moment où j’y ai commencé l’école, mon père a décidé que nous devions déménager pour aller vivre à Touba. Finalement nous y sommes allés et j’ai étudié au Daara (école coranique) de Serigne Saliou. J’y ai fait mes études de l’année 1994 à l’année 2000. Après ma sortie de cette école, j’ai fait pas mal de petits métiers comme la cordonnerie, la couture, entre autres… Et en 2003 j’ai fait la connaissance d’un disciple de Cheikh Béthio et à partir de ce moment, j’ai commencé à fréquenter le Daara et avec ce dernier (Serigne Béthio) nous avons commencé à tisser des liens. Mais bien avant cela mon père et lui se connaissant déjà, ils se fréquentaient.
Cheikh Bethio et sa carrière
C’est Cheikh Béthio qui nous a appris la façon dont on devait chanter Serigne Saliou. Me concernant quand j’écrivais une chanson, j’avais toujours du mal à la terminer et même au moment de la chanter je préférais le faire devant lui jusqu’à ce qu’il l’apprécie et qu’il me dise que c’était bon. Il était tellement proche de Serigne Saliou, le connaissait tellement bien qu’il ne voulait pas qu’on le chante n’importe comment, fallait toujours faire les choses bien quand il s’agissait de Serigne Saliou. C’est grâce à Serigne Bethio que j’ai eu toutes ces connaissances, et lui c’est grâce à Serigne Saliou qu’il a été connu. Serigne Saliou a voulu que je devienne un chanteur de la confrérie Mouride, c’est ce qu’il voulait et qui c’est peut-être c’est la raison pour laquelle on ne me voyait plus lors des cérémonies de « Thiant ».
La prison et son album « adouna bi » « sorinala »
C’est un sujet que je n’aime pas aborder, d’ailleurs tout le monde est au courant de ce qui s’est passé. C’est mon destin, c’est une chose qui devait arriver, Dieu a décidé que je devais faire la prison à ce moment-là et c’est ce qui est arrivé. Qui sait peut être que si ce n’était pas la prison, ça aurait pu être autre chose. Sinon pour ce qui est de Adouna Bi Sorinala, j’ai été inspiré par un des dires de Serigne Saliou où il dit : « Chaque être humain est doté de deux ventres, le ventre qui lui est propre et le ventre qui son trouve dans sa tombe. Mais le ventre qui t’es propre ne doit pas être ta priorité parce que Dieu a déjà tracé ton chemin, ta priorité devrait être le ventre qui se trouve dans ta tombe parce que tu ne peux y trouver ce que tu n’auras pas fait… »
GFM