La bombe salariale
En mai 2022, la masse salariale mensuelle de l’administration publique sénégalaise est passée de 77,6 milliards à 106,2 milliards de FCFA (source DPEE[1]), soit une augmentation de 38,6% par rapport au mois précédent. D’un coup ! Pour une augmentation de “seulement” 2% de l’effectif, ce qui signifie que des hausses massives de salaires ont été opérées en faveur des agents de l’administration publique, par un extraordinaire coup de baguette magique. Une augmentation de 5 points d’indice a également été consentie sur les retraites dans cet exceptionnel élan de générosité.
Cet évènement rare, pour ne pas dire inédit, dans le monde entier, et qui aurait dû déclencher un débat national ou, tout au moins, une défiance parlementaire, est passé comme une lettre à la poste. Ni les acteurs politiques, y compris dans l’opposition radicale, ni les économistes d’ici et d’ailleurs, ni même les “procureurs” des institutions financières internationales, si promptes aux injonctions, ne se sont arrêtés sur ce qui relève pourtant d’un véritable séisme budgétaire.
Ce qui a porté cette information à notre attention, c’est notre activité d’éditeur de logiciels. En effet, nous avons développé un outil d’analyse de données économiques permettant de réaliser des études approfondies sur les données publiées par les gouvernements. C’est en entraînant nos modèles sur les données collectées auprès de la DPEE que nous avons détecté de nombreuses anomalies statistiques dans les comptes publics de la République du Sénégal, dont cette brusque augmentation de la masse salariale de l’administration publique.
Aucun pays au monde, y compris parmi les plus nantis, ne peut encaisser un tel choc sur ses finances publiques sans conséquences à plus ou moins long terme. Cela ne se fait jamais, c’est totalement irrationnel et irresponsable. Car, faut-il le rappeler, il ne s’agit pas ici de simples primes ponctuelles, mais de salaires et de retraites, autrement dit, des acquis sociaux dont les bénéficiaires s’attendent à ce qu’ils soient préservés.
Dans une économie qui peine à produire de la richesse sur une base endogène, et une mobilisation des ressources internes poussive et très insuffisante, le seul moyen de couvrir ces dépenses de personnel supplémentaires est de recourir à la dette. A moins que les nouvelles autorités ne trouvent une solution miracle ou décident de dire la vérité au peuple sénégalais sur cette véritable bombe qui ne demande qu’à exploser, nous sommes partis pour poursuivre cet endettement exponentiel – autre “legs aux générations futures” du président Macky Sall – et ce, jusqu’à une éventuelle cessation de paiement, avec tous les risques de déstabilisation sociale et sécuritaire que cela comporte pour notre pays. Les ressources internes, dons budgétaires et autres “aides” au développement qu’on arrive à mobiliser, sous la gouvernance et les orientations de politique économique que nous observons jusque-là, ne suffiront pas à maintenir cette masse salariale dans la durée.
Les salaires s’augmentent par la croissance, par la richesse créée dans une économie en progrès, et non par la dette. Dans le contexte économique d’alors, il eût été au contraire plus logique de geler les salaires ou tout au moins de les indexer sur le taux de croissance ou l’inflation. Or en 2022, le PIB avait fortement reculé par rapport à 2021 avec un taux de croissance qui passe de 6,5 % à 4,2% soit une variation de -36.5%, sous les effets combinés de la pandémie de Covid 19 et de la guerre en Ukraine. Augmenter les salaires, de manière quasi symétrique, de 38,6% dans ce contexte relève de la folie.
L’exposé des motifs de la loi de finances 2024, revenant sur cette forte revalorisation des salaires de la fonction publique invoque la nécessité de donner un coup de pouce aux salaires dans un contexte de très forte inflation. Cet argument est d’autant moins pertinent que la hausse massive des salaires est un facteur aggravant de l’inflation. Cela arrive quand on augmente fortement la demande sans offre équivalente en face. Simple loi du marché. Ainsi, à l’inflation importée, pour un pays à la balance commerciale en perpétuel déficit pris dans la tourmente des aléas géopolitiques, s’ajoute une inflation endogène causée par une décision non raisonnée de l’exécutif : une hausse artificielle des salaires.
La question qu’on peut alors se poser est de savoir pourquoi avoir opéré cette forte augmentation spontanée des salaires, totalement volontaire de la part du gouvernement, que personne n’a exigée et dont les bénéficiaires, qui ont dû sursauter en voyant leur bulletin de paie, n’osaient même pas rêver. La logique économique, paraît douteuse même si, comme d’habitude, les collaborateurs du président Macky Sall avait essayé de vanter les effets bénéfiques sur l’économie de l’augmentation du pouvoir d’achat des fonctionnaires, quand bien même ces derniers ne représentent qu’environ 1% de la population.
La vérité, quand on analyse le contexte de ce dopage salarial, c’est que nous sortions des élections locales de mars 2022 où le camp présidentiel avait subi un important revers, avec des défaites dans des bastions emblématiques comme Dakar, Guédiawaye, Ziguinchor ou Kaolack, et que nous nous dirigions vers les législatives de juillet 2022, également à hauts risques pour la majorité sortante. Cette revalorisation salariale, sortie de nulle part, en plein milieu d’année, non inscrite au budget et complètement hors de proportions, apparaît dès lors comme une monumentale opération d’achat de consciences qui ciblait les agents de l’administration publique ainsi que leurs familles et leurs bénéficiaires, dans un contexte électoral défavorable à la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Le plus grave dans cette affaire, c’est que les artisans de cette gigantesque fraude économique ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. L’opération avait porté ses fruits aux législatives : la majorité BBY avait été sauvée, de justesse certes mais sauvée quand-même. Ils ont alors réitéré la manœuvre à la veille de l’élection présidentielle, beaucoup plus discrètement cette fois-ci, mais avec la même dose d’irrationnel. Dans la panique d’une défaite imminente qui nous avait valu la tentative de coup d’État constitutionnel du 3 février 2024, une autre revalorisation massive des salaires de la fonction publique a également été opérée en catimini. Fin janvier 2024, la masse salariale mensuelle, qui était stable autour des 106 milliards depuis la grande revalorisation de mai 2022, a de nouveau brusquement bondi pour franchir la barre des 131,5 milliards de FCFA, soit un bond de 25% !
D’autre part, à la différence de la revalorisation de 2022, une augmentation substantielle de l’effectif est également observée, faisant passer le nombre de fonctionnaires de 176 620 en décembre 2023 à 179 071 en janvier 2024, soit un recrutement net de 2451 agents ce qui représente une augmentation de 1,4% [2] de l’effectif en un mois !
Enfin, les chiffres publiés par la DPEE laissent également apparaître un montant des frais d’hospitalisation des agents de l’Etat inhabituellement élevé, à 4,5 milliards FCFA, rien que sur le mois de janvier, alors que la moyenne mensuelle sur ce poste de dépense se situe autour d’un milliard. Même au plus haut de la pandémie de Covid-19, où les hospitalisations avaient logiquement connu une très forte hausse, nous étions très loin de ce niveau de dépenses. Rien dans le contexte sanitaire actuel ne permet d’expliquer ce décaissement de 4 milliards et demi en janvier, à moins que les montants nuls constatés sur les mois de novembre et décembre ne justifient une régularisation d’arriérés sur ces deux mois. Dans tous les cas, ces irrégularités statistiques dénotent, au mieux, d’un manque de sérieux dans la tenue des comptes publics, au pire, de manipulations comptables synonymes de malversations.
Récapitulons : En mai 2022, entre les élections locales et les élections législatives, la fonction publique a recruté 2% d’agents en plus, augmenté les salaires des fonctionnaires de près de 40% et relevé l’indice des retraites de 5 points de base. En janvier 2024, à quelques semaines du scrutin présidentiel, dans un contexte électoral encore plus tendu pour le pouvoir, il a été procédé à un recrutement de près de 2500 nouveaux agents – dont il serait intéressant de savoir sur quelles bases, dans quels secteurs, sur quels profils et pour quels besoins – et à une augmentation des salaires de 25% par rapport à la moyenne de 2023.
Ces dépenses de personnel supplémentaires, en plus d’être moralement inacceptables et économiquement infondées, sont dépourvues de base légale. En effet, les lois de finances qui autorisent les dépenses de l’Etat sur l’année plafonnent le montant des dépenses de personnel. Pour l’année 2024 le plafond est fixé à 1 442 milliards[3] de FCFA. Or, en portant la masse salariale mensuelle à 131,5 Milliards, on dépasse ce montant de près de 136 milliards de FCFA sur les 12 mois, compte non tenu des dépenses d’hospitalisation.
Clairement, nous avons là un cas de violation flagrante de la loi par le pouvoir exécutif.
Les deniers publics ont ainsi été utilisés, comme souvent dans notre pays, notamment en faisant exploser la dette dans la durée, pour atteindre un objectif politique immédiat et nous léguer un boulet budgétaire que nous allons devoir traîner pendant très longtemps. La gestion opaque et la roublardise auxquelles le régime du président Macky Sall nous a habitués et dont le grand public a eu un aperçu glaçant dans le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion du fonds Force Covid-19, laissent à penser que des surprises désagréables attendent la nouvelle administration.
L’une de ces surprises sera sans aucun doute la situation des comptes publics, jusqu’ici masquée sous un tissus mensonges sur les chiffres et l’orientation budgétaire, au gré des sorties médiatiques dont le dernier ministre du budget nous a habituées. Ce brillant produit de l’administration sénégalaise, présenté comme un génie de la finance, est en réalité un grand artiste de la manipulation des chiffres. A l’Assemblée nationale, pour défendre ses budgets, comme dans les médias pour en faire la promotion et la pédagogie, ses démonstrations, d’apparence éloquentes, sont souvent bâties sur des postulats fantaisistes qui lui permettent de dire tout et n’importe quoi sur le budget sans être challengé par ses interlocuteurs.
Les argentiers du gouvernement passent leur temps dans les avions, allant inlassablement sur les marchés internationaux lever des fonds pour assurer, entre autres, le paiement des salaires. Missions pour lesquelles un célèbre ancien journaliste et écrivain, prenant la défense du candidat Amadou Ba, nous expliquait récemment que c’est aussi l’occasion pour les ministres en charge des finances de se remplir les poches de milliards sur des commissions et que tout cela serait tout à fait normal. Il est utile de rappeler que le paiement de ces commissions est inscrit dans les dépenses courantes affectées au service de la dette, sous le titre Intérêts et Commissions. En 2023 ces charges se chiffraient à 424 milliards FCFA. Donc si on en croit ce monsieur, une partie de ces montants irait dans les poches du ministre en charge des finances, en plus de son salaire et de tout le reste ! Difficile de savoir si on marche vraiment sur la tête ou si on est juste dans l’affabulation pure et simple. Toujours est-il que ces affirmations sont tellement graves qu’elles méritent un éclairage de la part du gouvernement.
La prospérité et la stabilité du Sénégal se mesurera à la capacité de ses dirigeants à adopter une gestion prudente et transparente des finances publiques, en veillant à ce que les décisions économiques soient prises dans l’intérêt général et non comme des outils de stratégie électorale. Cette opération de tripatouillage budgétaire est assimilable à un braquage par des bandits de grands chemins, un véritable sabotage dont les auteurs doivent répondre devant la justice. Il est impératif que le peuple sénégalais soit informé de cette atteinte grave à ses intérêts et que tous les responsables, hommes et femmes, impliqués dans cette forfaiture, à commencer par le président Macky Sall lui-même, rendent des comptes.
La passation de pouvoir est le moment où les anciens dirigeants s’activent pour quitter le pays avant d’être inquiétés. Certains, apprend-on dans la presse, auraient déjà déménagé et mis leurs familles à l’abri, en attendant de passer le service et de les rejoindre dans leurs lieux d’exil doré. Il serait regrettable que ces délinquants quittent le pays sans s’expliquer sur leurs actes.
Le président Macky Sall affirmait récemment, répondant à une question de la BBC, qu’il n’allait pas présenter des excuses au peuple sénégalais car, selon lui, aucune faute n’a été commise. Celle-là en est une. Une très nette. Une très lourde aux graves conséquences. Sous sa direction, une opération de sabotage sans précédent a été menée contre nos finances publiques, mettant en péril la sécurité économique et la stabilité de la Nation. Il avait prêté un serment qui l’obligeait. Il avait juré “de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois…”. Force est de constater que son comportement tout au long de son magistère fut loin de refléter ce serment.
Maintenant que le mal est fait, les nouvelles autorités auront pour mission, en plus de veiller à ce que les responsabilités soient établies et des sanctions administrées, de remettre de l’ordre dans les comptes. La tâche sera ardue tant cette situation nouvelle vient compliquer “Le Projet” et les attentes sont nombreuses, les populations impatientes. Le président Diomaye Faye aura donc fort à faire pour nous sortir de ce bourbier budgétaire. Il est évident qu’il va falloir prendre des mesures difficiles qui doivent être comprises et acceptées par tous.
Ce sabotage des comptes publics ne doit pas être vu comme un problème à résoudre pour le nouveau président, mais comme notre problème à tous. Le président Bassirou Diomaye Faye n’en est pas responsable, il ne l’a pas causé, et pour le résoudre de manière sûre et définitive, il ne pourra objectivement pas faire l’économie de mesures difficiles et impopulaires. Il va falloir opérer une purge budgétaire de grande ampleur, en commençant par l’annulation au moins partielle des augmentations et des recrutements fantaisistes qui ont été opérés dans les conditions décrites.
Les Sénégalais dans leur ensemble sont victimes de cette agression et ils devront se serrer les coudes, aider les nouvelles autorités par leur compassion et leur compréhension. Ils devront comprendre les enjeux et accepter la part de sacrifice nécessaire pour remettre le pays sur les rails. Toute autre attitude rendra la tâche encore plus ardue et les conséquences d’un échec seraient d’une toute autre nature. Que Dieu nous en préserve.
Il ne faudra cependant pas se tromper sur la réalité des choses. Quand les effets des premières mesures impopulaires commenceront à se faire sentir, on verra des responsables de la nouvelle opposition faire le tour des plateaux télé et des réseaux sociaux pour nous rappeler à quel point l’ancien président Macky Sall était un bon leader, à la fibre sociale, proche du peuple, qui ne ménageait aucun effort pour alléger la souffrance des populations. On peut d’ores et déjà deviner leurs diatribes faites de contrevérités et de manipulations. Il faudra un travail de déconstruction pour tuer cette propagande dans l’œuf. Les éléments de langage doivent être identifiés et battus en brèche pour que le peuple ne soit pas dupé et qu’il reste soudé derrière le Président Bassirou Diomaye Faye.
Ce travail de déconstruction de la propagande ne doit pas être laissé au personnel politique. Au contraire, tout citoyen conscient des enjeux et convaincu de la nécessité, pour le gouvernement, de prendre des décisions difficiles, doit répandre la bonne parole autour de soi pour contrer la dialectique de ceux qui tenteront d’en tirer un bénéfice politique. Les jeunes, en particulier, puisqu’ils sont les principaux artisans de cette alternance, doivent s’approprier ce travail de veille et de sensibilisation. Ils doivent échanger avec leurs parents, leurs camarades, les chauffeurs de taxi, le boutiquier du coin, la commerçante au marché ou le personnel de maison, les convaincre, expliquer la responsabilité de l’ancien régime dans la situation actuelle et faire la pédagogie des mesures de correction indispensables.
Le gouvernement, pour sa part, devra faire preuve de transparence, avoir de la suite dans les idées et bannir toute forme d’improvisation. Il devra avoir un plan de redressement clair, chiffré et circonscrit dans le temps, avec une feuille de route que tout le monde aura à l’esprit. Il faudra exposer clairement les mesures qui seront prises pour revenir à l’orthodoxie et au sérieux budgétaire, préciser leur portée, leurs conséquences négatives immédiates, leurs bénéfices à long terme et les mesures compensatoires à l’endroit des plus vulnérables qui pourraient être impactées par cet indispensable travail de remise aux normes. Il faudra, sur ce sujet comme pour tout le reste, avoir la culture du suivi et de l’évaluation des politiques publiques, en mettant en place des indicateurs mesurables et pertinents et, surtout, en prenant en compte ces indicateurs.
La représentation nationale, qui s’est une fois de plus illustrée par son inefficacité, a l’opportunité de redorer son blason amochi, en ouvrant une enquête parlementaire sur ces crimes économiques. Elle doit nous édifier sur ce recrutement massif de 2451 nouveaux fonctionnaires opéré au mois de janvier 2024 et demander au ministre de la santé et à celui de la fonction publique de s’expliquer sur les 4,5 Milliards dépensés en frais d’hospitalisation. Les ministres de l’économie qui ont validé ces mesures anti-économiques ainsi que ceux en charge des finances qui les ont implémentées doivent être entendus.
Par ailleurs, l’une des premières tâches auxquelles le nouveau gouvernement devra s’atteler sera de préparer une loi de finances rectificative pour l’année 2024 afin de procéder à une révision du budget qui devra porter principalement sur une réduction drastique des dépenses de fonctionnement. Ces dépenses engloutissent des milliers de milliards de FCFA tous les ans, dont une bonne partie ne sert qu’à entretenir la clientèle politique. Les députés, quelle que soit leur appartenance politique, devront pour une fois faire preuve d’un minimum de patriotisme et accompagner le nouveau gouvernement dans cette nécessaire action de redressement des comptes. Contraint par les délais légaux de dissolution de l’Assemblée nationale, le président de la République devra, dans les mois à venir, pouvoir compter sur le soutien de l’ensemble des députés, pour faire passer les premières mesures de son gouvernement. Les représentants du peuple devront faire preuve d’esprit de dépassement pour surmonter les clivages partisans et combattre les réflexes naturels d’opposition systématique. Ils ont eux aussi une chance unique d’entrer dans l’histoire par la grande porte, à l’image des membres du Conseil Constitutionnel.
Des citoyens conscients des enjeux, solidaires de l’action gouvernementale et engagés individuellement dans l’œuvre de reconstruction ; des autorités administratives responsables, sincères et dévouées ; des représentants du peuple qui placent la patrie avant le parti. Voilà l’alchimie qu’il nous faudra bâtir pour sortir le pays du guêpier dans lequel on l’a précipité. Il n’y a pas d’alternative à cette entente plus que nécessaire. Toute autre attitude, d’un côté comme de l’autre, nous conduira inéluctablement vers un nouvel échec.
Arona Oumar Kane est ingénieur Logiciel
Bangath Systems – Dakar
X: @mbangath
Sources:
Tableaux de Bord de l’Économie Sénégalaise par la DPEE
Loi 2023-18 du 15 Décembre 2023 portant loi de finances pour l’année 2024
Calculs et Analyses avec SIADE, Système Intégré d’Analyse de Données Économiques par Bangath Systems
[1] Direction de la Prévision et des Etudes Economiques
[2] Erratum: Sur une première version déjà diffusée, une erreur de frappe indique 14% au lieu de 1,4%
[3] Loi No 2023-18 du 15 décembre 2023 portant loi de finances pour l’année 2024