Le Tribunal de Grande Instance de Dakar a récemment jugé une affaire aux accents dramatiques, où des mots tranchants ont fait autant de dégâts que les coups échangés. Mariama , femme de ménage, a comparu pour coups et blessures volontaires sur sa patronne, Ndèye , dans une affaire où humiliation et violences se mêlent.
Des tensions dès l’embauche
Recrutée par le biais d’une agence de placement pour un salaire mensuel de 70 000 FCFA, Mariama n’aura travaillé que quelques jours avant que la situation ne dégénère. Selon Ndèye , sa nouvelle employée semblait peu motivée, effectuait son travail de façon négligée et évitait toute communication avec les membres de la famille.
Incapable de redresser la situation, Ndèye décide de se séparer de Mariama. Mais une erreur dans le transfert du salaire, effectué par l’agence sur un mauvais numéro, va envenimer les choses. Furieuse, Mariama accuse sa patronne de l’avoir privée délibérément de son argent et se rend chez elle pour régler ses comptes.
“Si j’étais une prostituée…” : Une phrase qui met le feu aux poudres
Ce qui devait être une confrontation verbale a rapidement viré à l’agression. À la barre, Ndèye raconte : « Elle m’a insultée, m’a frappée au visage et a déchiré mes habits. » Mais c’est une phrase cinglante, prononcée par Mariama , qui a laissé un profond impact : « Si j’étais une prostituée, j’aurais accepté les avances de ton mari. »
Ces propos, destinés à humilier sa patronne, ont exacerbé les tensions. Mariama se justifie en affirmant que c’est Ndèye qui l’aurait d’abord provoquée en l’accusant de manquer de morale. « Elle m’a traitée de prostituée. J’ai simplement répondu », a déclaré la prévenue.
Une condamnation empreinte de clémence
Devant la gravité des faits, le procureur a requis l’application de la loi. Toutefois, Ndèye, émue par les supplications de la mère de Mariama , a décidé de se désister. Prenant en compte ce geste, le juge a condamné Mariama à trois mois de prison assortis de sursis, tout en la sermonnant sévèrement pour son comportement.
Selon L’Observateur, cette affaire met en lumière les tensions exacerbées dans certains milieux professionnels et familiaux, où des conflits non résolus peuvent exploser de manière dramatique. Si le Tribunal a opté pour une sanction clémente, cette affaire illustre les dangers de laisser les rancunes personnelles prendre le dessus.
DAKARACTU