l’ex-président Macky Sall sera convoqué devant la justice

by amadou

Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, « sera appelé devant la justice » en raison, a affirmé vendredi le gouvernement sénégalais, de ses « actes extrêmement graves » dans la gestion du pays, .

L’ex-président sénégalais Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, « sera appelé devant la justice » en raison de ses « actes extrêmement graves » dans la gestion du pays, a affirmé vendredi 28 février le gouvernement sénégalais qui l’accuse d’être responsable des « faux chiffres » révélés dans un récent rapport sur les finances publiques.

Si des poursuites sont engagées contre Macky Sall, ce serait la première fois qu’un ancien chef d’État est traduit en justice dans le cadre de ses anciennes fonctions, depuis l’indépendance en 1960 de ce pays ouest-africain, ex-colonie française, réputé démocratique.

Le Sénégal est dirigé depuis avril par un nouveau régime qui se réclame du panafricanisme de gauche, prône le souverainisme et la rupture avec le système.

« Inévitablement, il [Macky Sall] fera face à la justice. Il est le premier responsable d’actes extrêmement graves qui ont été posés », a affirmé vendredi le porte-parole du gouvernement sénégalais Moustapha Ndjekk Sarré, sur la radio privée RFM.

« Je ne lui donne pas de circonstances atténuantes. Tout ce qui s’est passé s’est passé sous ses ordres. On peut même le considérer comme le chef de gang qui a commis des actes criminels. Des poursuites judiciaires ne sauraient être évitées », a dit Moustapha Ndjekk Sarré, également ministre de la Formation professionnelle.

Il était notamment interrogé après que le président Sall a fustigé jeudi le rapport publié le 12 février par la Cour des comptes, un document qui met en cause l’ex-pouvoir dans la gestion des finances publiques.

« La cour des comptes est certainement l’une des institutions les plus crédibles de notre République qui a certifié des audits (publics). Tout ce qu’il a à faire c’est de demander pardon », a dit Moustapha Ndjekk Sarré.

« Je reste convaincu que c’est lui qui est à l’origine de tous ces actes qu’on a décrit à travers les audits », a-t-il poursuivi.

« Privilège de juridiction »
L’ex-dirigeant « a un privilège de juridiction en tant que (ancien) président de la République. Nous avons une justice indépendante. Si la justice trouve qu’il n’a rien fait, il sera épargné », a déclaré le ministre Sarré.

L’Assemblée nationale a installé fin décembre la Haute cour de justice, une juridiction installée au début de chaque législature devant laquelle peuvent être jugés le président de la République et les membres du gouvernement pour « haute trahison ».

Institution de contrôle indépendante, la Cour des comptes a souligné que les faits relatés dans son rapport sont « présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal ».

L’encours de la dette représente 99,67 % du PIB, un taux « supérieur » au montant annoncé par le précédent régime, selon le rapport.

Le déficit budgétaire « recalculé » par la Cour pour l’année 2023 est par exemple de 12,3 % contre les 4,9 % annoncés.

Macky Sall, qui vit au Maroc depuis son départ du pouvoir, a fustigé ce rapport de la Cour des comptes, dans un entretien publié jeudi par le magazine Jeune Afrique (JA).

« Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications », a réagi Macky Sall dans cet entretien.

« C’est un procédé politique. Nous avons toujours travaillé en toute transparence avec l’ensemble des partenaires. Chaque année, la Cour des comptes a certifié les comptes financiers de l’État du Sénégal. C’est trop facile de revenir après et de dire que tout cela était faux. Tout cela est ridicule », a-t-il indiqué.

Le gouvernement sénégalais avait accusé en septembre l’ex-pouvoir d’avoir produit de « faux chiffres » sur notamment la dette et le déficit budgétaire.

« Je n’ai peur de rien », poursuit Macky Sall, avant d’ajouter : « Ils peuvent poursuivre s’ils veulent ».

Le 13 février, les nouvelles autorités sénégalaises ont annoncé de possibles poursuites judiciaires contre les auteurs des « manquements graves » révélés par la Cour des comptes.

Elles ont également annoncé une prochaine abrogation de la loi d’amnistie, couvrant les faits relatifs à des violences politiques entre 2021 et 2024.

Cette loi avait été votée en mars 2024 à l’initiative de l’ex-président Sall et avant le scrutin présidentiel ayant conduit fin mars 2024 à l’élection du président Bassirou Diomaye Faye.

Avec AFP

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