Il y a quelques semaines, le Dr Palla Paye faisait toute l’actualité au Sénégal, après avoir tué ses 3 enfants avant de se donner la mort. Il avait également laissé une lettre, où il s’en prenait à sa femme avec qui il était en instance de divorce.
Dans la foulée, le prêcheur Taib Socé avait défendu la dame lors d’une émission télévisée. Aujourd’hui, il revient sur cette affaire et raconte sa rencontre avec Ndéye Awa Diagne, qui a perdu ses 3 enfants. Voici un extrait de son entretien avec Emedia.
Lorsque le drame s’est produit, les gens ont commencé à s’attaquer à sa femme. Vous avez fait une émission où vous êtes allé contre cette tendance. Pourquoi ?
« J’ai trouvé que la lettre adressée à la femme était anormale. J’ai fait une réflexion sur le comportement de Falla Paye. Lorsqu’on en arrive à un tel acte, tuer ses trois enfants, c’est que mentalement les choses n’allaient plus bien. J’ai discuté avec des gens qui connaissent très bien Palla, sa femme et sa famille. C’est pourquoi j’ai dit que cette lettre adressée à sa femme avait quelque chose d’anormal et traduisait un état mental dérangé. Donc on ne pouvait pas prendre le contenu de cette lettre pour argent comptant. Les gens parlent beaucoup, prennent position pour un camp ou un autre, sans avoir toutes les données d’un problème. Moi je pars du principe qu’on ne peut pas parler d’une chose dont on ignore les tenants et les aboutissants. D’ailleurs le Coran le proscrit. Beaucoup de mauvaises choses infondées ont été dites sur cette femme. Après ces discussions que j’ai eues avec des proches de Falla, j’ai voulu de mon côté rétablir la vérité.
J’ai voulu montrer qu’après avoir vécu une épreuve de cette ampleur, Ndéye Awa Diagne méritait beaucoup d’attention et de soutien. Qu’au lieu de l’attaquer pour des motifs injustes, qu’il fallait au contraire lui tendre la main. »
Après cette émission qui a été très suivie et partagée sur les réseaux sociaux, vous avez rencontré Ndèye Awa Diagne ; Parlez-nous de cette rencontre…
« Quand j’ai fait l’émission sur ce drame, le lendemain la famille de la dame m’a invité chez elle. Une fois là-bas, j’ai trouvé beaucoup de ses collègues médecins à ses côtés. Malgré le drame, j’ai trouvé une dame calme et sereine. J’ai l’ai même taquiné en lui disant que sa sérénité venait du fait qu’elle est médecin car elle a l’habitude de vivre ce genre de situation dans l’exercice de son métier. Avant leur enterrement, elle avait demandé à voir ses enfants pour une dernière fois. Ce qui fut fait. Elle avait aussi demandé à ce que la prière mortuaire se fasse dans la daara où les enfants apprenaient le coran. Cette requête a été respectée. Je pense qu’on doit la soutenir moralement dans cette situation qu’elle traverse. Ce qui lui est arrivé est dur. Je lui ai dit qu’elle doit prendre exemple sur le Prophète (Psl) qui a vécu pire que ça. Il n’a pas connu ses parents et il a perdu six de ses enfants à bas âge. Personne n’est venu lui présenter les condoléances. Tél ne fut pas le cas pour la dame, car toute la famille et ses proches amis étaient à ses côtés. »
Comment l’avez-vous trouvée psychologiquement ?
« Vraiment c’est une femme brave, sereine et responsable que j’ai trouvée. Tout ce qu’on racontait ça et là à son encontre n’existe pas. C’est pourquoi, quand ce genre de situation se produit, les gens doivent éviter des conclusions hâtives pour accuser une personne. Je l’ai trouvée forte, pieuse, j’ai discuté véritablement avec une bonne personne très ancrée dans nos valeurs religieuses. »
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