L’artiste a laissé ses hôtes déguster le dernier morceau du répertoire du jour, avant de faire irruption dans la salle. Détendu dans son ensemble demi-saison couleur sang, Youssou Ndour s’est présenté à l’auditoire pour parachever l’agréable séance d’écoute, menée jusqu’ici par son producteur, Bouba Ndour. Devant les journalistes conviés, il a décortiqué la conception de «Mbalax», son nouvel album.
«C’est une période très difficile (covid) durant laquelle on s’est réécouté, on a replongé dans l’histoire de la musique, de nos albums, de nos voyages: c’est la première fois que j’ai fait un album durant deux années pendant lesquelles je suis resté sur place, je n’ai pas pris l’avion, je n’ai pas donné de concerts. Forcément, ça donne beaucoup plus de temps et quand on a le temps, on a forcément mieux», explique Youssou Ndour.
« Un album personnel, Youssou a écrit lui-même les textes… »
Le nouvel album a été intitulé «Mbalax» et sera présenté demain 12 novembre au grand public. Ils étaient partis pour huit (8) titres, révèle le producteur, Bouba Ndour. Mais, la générosité et la créativité artistique se chargeront de porter le nombre à douze. Bouba Ndour tient, cependant, à préciser: «Il s’agit de nouveaux morceaux. Pas d’un répertoire révisé. C’est un album personnel, Youssou a écrit lui-même les textes.»
Le morceau «Gaganti», qui ouvre l’album, semble être inspiré de l’actualité récente du pays, puisque l’artiste y évoque les soubresauts profonds des couples. Cela montre, de l’avis du producteur, que You «fait de la musique pour le cœur et l’esprit avant de la faire pour les pieds.»
Parmi la douzaine de mourceaux, l’hommage à Thione
Ce morceau, comme le reste de l’album, a été traversé par des rythmes de Mbalax authentiques, renforcés par des touches d’orfèvres venus d’ailleurs. Un pas de tir solide, sur lequel s’est appuyé l’artiste pour propulser de puissants messages sur le pardon, la générosité, l’eau, l’environnement etc.
Mais, l’émouvante note insufflée à l’album, est venue certainement du titre «Ballago Ndoumbé Yatma.» Un touchant hommage à Thione Ballago Seck : «Nous sommes tous des humains. J’aurais pu le devancer. Si c’était le cas, il aurait rendu un hommage plus fort que celui que je lui ai rendu. Ça a été un moment très difficile. D’autres personnes de valeur comme Joseph Koto, nous ont aussi quittés. J’ai voulu donc rendre hommage à Ballago et à travers lui, toutes les personnes disparues, qui nous sont chères.»
Il confie avoir puisé dans les mots que le père de Waly Seck aimait à déclamer dans ses chansons comme « Faramarène », « Ballago Ndoumbé Yatma », pour réaliser le morceau hommage.
IGFM