Dans une sortie, publiée en avril 2018, para le média français JeuneAfrique, celui qui vient tout juste d’être porté à la tête du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr avait donné sa position par rapport aux reformes proposées par Dominique Strauss-Kahn concernant le franc CFA.
Le Fondateur du Centre d’étude pour le financement du développement local, un think tank sénégalais, estimait clairement : « Toute personne raisonnable considère que modifier le fonctionnement de la zone CFA est nécessaire ». Selon Abdourahmane Sarr, « Le plus important est l’autonomie d’objectif pour les banques centrales » .
De l’avis de l’ancien économiste du FMI, « Elles doivent pouvoir réagir et ajuster le régime de change sans avoir à en référer aux politiques, comme le fait notamment la Banque centrale européenne » . « Dans le cas de la Cemac, ajoute-t-il, une dévaluation du franc CFA dès 2014 aurait pu aider les économies à s’ajuster à une baisse durable du prix du pétrole ».
A suivre le désormais nouveau ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, qui avait tenu ces propos dans un article publié le 25 avril 2018 par JeuneAfrique, il n’y a pas besoins d’experts internationaux dans les banques centrales de la zone CFA, comme le défend Dominique Strauss-Kahn. A l’en croire, « Il faut responsabiliser les institutions et leur donner davantage d’autonomie ».
Pour Abdourahmane Sarr, selon JeuneAfrique, la proposition d’un ancrage du franc CFA à un panier de devise ne trouve pas davantage. Pour, lui il faudrait « un régime de change stable ajustable, mais sans garantie extérieure aucune. La formule pourra conjoncturellement produire ce qu’un panier de monnaie aurait dicté », a-t-il dit, avant de poursuivre : « Avec un objectif de stabilité des prix clair et une autonomie d’objectif sur le taux de change, toutes les formules sont possibles dans une gestion dynamique et responsable ».
Abdourahmane Sarr jugeait la probabilité d’une entrée du Ghana dans l’Uemoa. Car, trouvait-il, « Le Ghana a déjà mieux à faire pour stabiliser sa situation macroéconomique que d’entrer dans une zone monétaire où l’absence de convergence va exiger un régime de change relativement fixe et commun à tous, qui ne correspondrait pas à ses besoins du moment ».
Pour Abdourahmane Sarr, il faut également « renforcer la gouvernance et rendre la communication plus transparente, comme le fait la Banque centrale européenne, s’exprimant régulièrement sur ses décisions de politique monétaire ». Et de conclure : « L’arrangement monétaire qu’il nous faut doit être un arrangement qui favorise à la fois les investissements directs étrangers et les entreprises locales. »
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