Démantèlement du réseau des « boulettes pour fesses » : la chute d’Alima Suppo et sa bande

by amadou

Le scandale des « boulettes pour fesses », ces suppositoires de beauté promus sur TikTok, a éclaté au grand jour avec l’arrestation d’Alima Sow, alias Alima Suppo, et de six autres individus. L’Observateur revient sur les dessous de cette affaire qui mêle réseaux sociaux, illusions toxiques et drames sanitaires.

Le tribunal de Dakar s’apprête à juger une affaire qui illustre les dérives des réseaux sociaux et du culte de l’apparence. Le lundi 27 janvier, la police de Guédiawaye a frappé un grand coup en démantelant un réseau de vendeurs de suppositoires clandestins destinés à augmenter le volume fessier. En ligne de mire, Alima Sow, surnommée « Alima Suppo », véritable icône de TikTok avec des milliers d’abonnés captivés par ses promesses de transformations physiques express.

Selon L’Observateur, tout a commencé par un signalement transmis au ministère de la Santé le 21 janvier 2025. Les docteurs pharmaciens Aminata Diop, Yankoba Coly et Moussa Diallo avaient alerté les autorités sur la vente de produits suspects, provoquant de graves complications chez leurs utilisatrices. Les victimes, en quête d’une silhouette rêvée, se retrouvaient face à des conséquences dramatiques : infections, nécroses et, pour certaines, des pertes irréversibles de tissu fessier.

Une opération coup de filet bien préparée

Mobilisant une équipe mixte composée d’agents de la brigade de recherches, de pharmaciens et de policiers, l’opération s’est concentrée sur le marché Zinc, à Guédiawaye, épicentre présumé de ce commerce illicite. Dans la boutique d’Alima Sow, les enquêteurs ont saisi divers produits, dont des pommades vendues à 20 000 FCFA, ainsi que des suppositoires et des compléments alimentaires douteux. Les perquisitions se sont étendues aux commerces voisins, où d’autres produits similaires étaient proposés.

Au total, sept personnes ont été interpellées, dont Alima Suppo, les commerçantes Habousse Ndiaye et Moussou Gassama, et plusieurs agents commerciaux. Placées en garde à vue, elles devraient être déférées devant le tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye.

Des drames humains derrière les promesses

Cette affaire met en lumière un problème de santé publique alarmant. D’après les témoignages recueillis par L’Observateur, les victimes de ces produits illicites souffrent de complications d’une gravité extrême. « Nous recevons des femmes avec des gangrènes fessières nécessitant un débridement chirurgical. Certaines perdent jusqu’à 80 % de leur volume fessier, sortant difformes de l’hôpital », explique un médecin, soulignant l’urgence de lutter contre ce fléau.

Le succès de ces « boulettes » repose sur une stratégie marketing redoutable. Alima Sow, grâce à des vidéos virales et des témoignages fabriqués, avait réussi à bâtir une image d’experte en beauté, séduisant de nombreuses jeunes femmes. Mais derrière les promesses de métamorphoses rapides, ces produits s’avèrent être des poisons silencieux.

Une responsabilité collective

Si cette opération marque un tournant, elle soulève aussi des questions sur la régulation des réseaux sociaux et la sensibilisation du public aux dangers de ces pratiques. Comment protéger les jeunes générations de l’influence de pseudo-experts en quête de profit ?

Pour l’heure, l’attention se tourne vers le tribunal, où Alima Suppo et ses complices devront répondre de leurs actes. Ce démantèlement, salué par les autorités sanitaires, pourrait bien marquer le début d’une lutte acharnée contre ces commerces d’illusions, qui brisent des vies au nom de la beauté.

dakaractu

You may also like

Leave a Comment