El Hadji Sette Diop : « Mon fils Malick Diop et toute l’histoire derrière son enrôlement par l’armée russe »

by amadou

Après la disparition de son fils aîné, capturé sur le front de Donetsk par des soldats ukrainiens, El Hadji Sette Diop revient sur la vie et les dernières nouvelles du jeune Malick Diop.

Selon les informations rapportées par L’Observateur, Malick Diop, étudiant en 2ᵉ année dans une université en Russie, avait décidé de mettre un terme à ses études pour rejoindre les rangs de l’Armée russe. Le jeune homme de 25 ans, originaire de Koungheul, avait auparavant entamé un parcours scolaire exemplaire.

Enfance et cursus scolaire :
Comme l’indique L’Observateur, Malick Diop est né le 3 mars 2000 à Keur Madoumbé (commune de Saly Escale, département de Koungheul, région de Kaffrine). À l’âge de 5 ans, il avait intégré l’école coranique du village avant de rejoindre l’école française à l’âge de 7 ans. Après l’obtention de son Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et de son Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) dans les écoles de Saly Escale, il décrocha son Baccalauréat en 2020 au Lycée Ibrahima Ba de Koungheul.

Toujours selon L’Observateur, il fut ensuite orienté à la Faculté des Sciences politiques et juridiques de l’Université Alioune Diop de Bambey, où il réussit brillamment tous ses examens de passage. Durant sa 2ᵉ année, validée avec une moyenne de 14/20, il formula une demande de bourse d’études qu’il obtint au cours de sa 3ᵉ année.

Voyage en Russie :
D’après L’Observateur, El Hadji Sette Diop nourrissait beaucoup de craintes concernant les études de son fils en Russie, notamment la possibilité qu’il doive reprendre son cursus depuis la première année. Malheureusement, ce scénario se confirma : en 2023, Malick Diop dut redémarrer ses études depuis la première année universitaire. Malgré cette contrainte, il resta le meilleur de sa classe, recevant les félicitations de ses professeurs, comme l’atteste une vidéo consultée par L’Observateur.

Très ambitieux, Malick Diop chercha à vivre une expérience différente, selon toujours L’Observateur. Il avait initialement envisagé de poursuivre ses études en Italie et avait introduit une demande en ce sens, qui fut acceptée. Toutefois, influencé par ses amis, il préféra rester en Russie pour intégrer l’Armée russe en février 2025.

En mars 2025, il informa son père que leur troupe devait être déplacée vers un autre camp de guerre, rendant leurs communications plus rares. Selon les témoignages recueillis par L’Observateur, Malick Diop promettait d’appeler dès que l’occasion se présenterait, malgré les restrictions imposées par l’Armée russe.

El Hadji Sette Diop, interrogé par L’Observateur, avoue qu’il était sceptique quant à la décision de son fils d’intégrer l’armée, compte tenu des risques liés au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Néanmoins, convaincu par son fils, il lui accorda sa bénédiction. Après la fin de leur formation militaire, Malick Diop le contacta pour lui annoncer leur départ imminent pour l’Ukraine.

Chaque soir, après le travail, il prenait soin d’appeler sa famille pour donner de ses nouvelles, même brièvement. Mais à un moment, il prévint que les communications seraient momentanément perturbées à cause des combats. Comme le rapporte L’Observateur, le dernier contact eut lieu le 15 mars 2025. Trois jours plus tard, El Hadji Sette Diop tenta de joindre son fils sans succès, ce qui déclencha chez lui un mauvais pressentiment.

La disparition et l’inquiétude :
Malgré l’angoisse, El Hadji Sette Diop resta discret, comme il l’a confié à L’Observateur, pour ne pas inquiéter le reste de sa famille, notamment la mère de Malick. Il fit appel à un marabout pour tenter d’éclaircir la situation de son enfant.

La diffusion d’une vidéo montrant son fils capturé par des soldats ukrainiens ne le surprit guère, indique L’Observateur, car il s’attendait au pire après plus d’un mois sans nouvelles. Jusqu’à aujourd’hui, il continue d’appeler quotidiennement les deux numéros de téléphone de son fils, sans obtenir de réponse, ce qui lui laisse penser que Malick est toujours détenu.

Malgré son faible niveau d’instruction en français, El Hadji Sette Diop suit régulièrement une chaîne de télévision française basée à Moscou. Les informations sur les soldats russes capturés viennent renforcer ses doutes, comme le rapporte L’Observateur.

L’appel d’un père en détresse :
« En tant que Musulman, je ne peux qu’accepter la volonté divine », a-t-il confié à L’Observateur. Toutefois, il reconnaît que sa famille traverse les moments les plus sombres de son existence. Il lance un appel vibrant à toutes les bonnes volontés, notamment à l’État du Sénégal, afin d’obtenir de l’aide pour retrouver son fils sain et sauf.

Par ailleurs, il a tenu à remercier, dans les colonnes de L’Observateur, toutes les personnes qui leur manifestent du soutien, en particulier les autorités politiques locales de la région de Kaffrine.

senenews

You may also like

Leave a Comment