Dans les méandres de la prison du Cap Manuel, le quotidien du cinquième Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, était marqué par un mélange singulier de calme, de générosité et même d’humour, révèle son ancien codétenu, Babacar Ndiaye, aujourd’hui président de la Jeunesse patriote de Pikine.
Le récit de M. Ndiaye offre un éclairage unique sur la vie carcérale de celui qui allait devenir le chef de l’État. Dès son arrivée en prison, les mesures de surveillance se sont intensifiées, avec une attention particulière portée sur Diomaye, ainsi que sur ses compagnons de détention, Cheikh Omar Diagne et Babacar Ndiaye lui-même. « Nous étions les cibles », confie-t-il, soulignant qu’ils étaient logés dans le secteur réservé aux « détenus particulièrement signalés ».
Cependant, malgré les circonstances, le président Diomaye Faye était connu pour sa générosité envers ses compagnons politiques. Chaque fin de mois, il distribuait 5000 FCFA à chaque détenu politique, un geste qui témoigne de sa nature sociable et de sa simplicité. « Il est très sociable, raison pour laquelle il était très aimé. C’est quelqu’un de très calme, simple. Il a une éducation notoire, une sagesse extraordinaire », décrit Ndiaye.
Pourtant, derrière cette aura de calme et de sagesse, se cachait également un côté comique, révèle son ancien codétenu. « Malgré son calme, Bassirou Diomaye a un côté comique. Il nous faisait beaucoup rire. C’est un comique. Tous les prisonniers l’aimaient et l’adoraient », partage Ndiaye, soulignant l’attachement et le respect que lui portaient ses compagnons d’infortune.
La libération de Diomaye et d’autres détenus politiques a été accueillie avec une explosion de joie dans la prison, témoigne Ndiaye. « Les prisonniers criaient et frappaient partout. Tout le monde était content. Les gens étaient en train de jubiler parce qu’ils (Diomaye et Sonko) sortaient. Leur libération a créé un bruit énorme dans la prison ».