A moins d’un an du renouvellement des mandats des élus locaux, les prétendants au poste de maire de la ville de Dakar se signalent de plus en plus. Du côté du pouvoir comme celui de l’opposition, des stratégies se peaufinent avec comme option privilégiée les coalitions de partis. Cependant, comme on en note à chaque échéance, le choix d’un candidat consensuel se montre toujours difficile à opérer. S’il y a eu une certitude dans cet océan d’incertitude c’est que, pour l’opposition, Barthélémy Dias pourrait être un choix gagnant face à un pouvoir qui a gagné du terrain lors des dernières échéances.
Prévues en janvier 2022, les élections locales qui devaient se tenir il y a de cela deux ans, ne seront pas une facile paire de manche. Aussi bien pour le pouvoir que l’opposition, le scrutin est crucial et rien n’est exclu comme stratégie pour s’arroger le plus grand nombre de localités. Par tous les moyens! Et de ces institutions locales, celle qui cristallise le plus de rêve et de passion se trouve être la mairie de Dakar. Rien d’extraordinaire pour des partis politiques qui veulent s’imposer et imposer leurs visions que d’aller à la quête de la capitale. L’enjeu est donc capital et les protagonistes le savent mieux que quiconque: la bataille de Dakar ne sera pas une mince affaire.
Maitre de Dakar depuis mars 2009, sous la bannière de Bennoo Siggil Sénégal, l’opposition a fini par dicter une certaine « cohabitation » au niveau de la capitale. Le coup réédité en 2014, alors que le régime nouvellement élu de Macky Sall voulait se l’arracher, a permis à la coalition And Taxawu Dakar de garder non seulement la mairie en question mais aussi d’avoir sous son contrôle d’autres localités assez importantes de la capitale. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Il y aura eu notamment des stratégies diverses de la part du régime pour gêner le travail du maire, d’abord avec le projet d’embellissement de la capitale que le ministre du Cadre de vie Diène Farba Sarr était venu disputer au maire, ensuite la question des ordures extraite des prérogatives du maire Khalifa Sall, enfin l’affaire de la caisse d’avance qui a conduit à l’emprisonnement de ce dernier en 2017. La liste des empoignades entre l’ancien édile de la capitale et les hommes de Macky Sall est loin d’être exhaustive.
Charisme, courage et loyauté: les critères d’un bon leader
Si l’opposition veut continuer de régner sur la capitale, elle n’a pas une large gamme de choix. Sans langue de bois, des acteurs politiques capables de mobiliser l’électorat de Dakar, jeunes comme vieux, hommes comme femmes, ne courent pas les rues du côté des adversaires de Macky Sall. Face à des personnalités comme Amadou Ba, jadis autoproclamé « Patron de Dakar » et d’Abdoulaye Diouf Sarr, qui vient de déclarer son ambition de briguer le siège de Soham Wardini, il faut de véritables leaders de même renom, même charisme et même force de frappe. Actuellement, la personne sur qui l’opposition peut miser avec beaucoup d’assurance pour gagner Dakar est bel et bien Barthélémy Dias.
Loin d’être un simple beau parleur- tous les politiciens le sont quasiment- le maire de Mermoz-Sacré-Cœur est un homme d’action, et de parole aussi à en juger ses fréquentes sorties contre le régime en place. Au-delà des valeurs d’éthique, équité et justice dont il se veut le chantre, Barthélémy Dias est un homme d’un courage épatant, et cela, même ses adversaires peuvent en témoigner. C’est l’un de ses rares acteurs politiques sénégalais qu’il vaut mieux d’avoir avec soi et non contre soi. Sur le plan des réalisations en tant que maire, l’homme est apprécié par ses administrés du fait de sa posture de meneur, de son accessibilité et de sa capacité d’écoute.
Le soutien de Sonko et Khalifa Sall pour maximiser les chances de victoire
A une plus grande échelle, le bras droit de Khalifa Ababacar Sall est adoubé par une grande frange de la jeunesse. Celle qui soutient Ousmane Sonko lui donnerait volontiers son vote pour la complémentarité entre les deux hommes. De plus, sa loyauté indéfectible à l’ancien maire et qui lui a valu la prison a changé la vision de ceux qui pensaient que sous nos tropiques la politique ne peut aller avec l’éthique. Autant le dire, la machine électorale de la mouvance présidentielle décapitera tous ceux qui essaieront de s’interposer. Pour que l’opposition puisse rêver de victoire, il faut deux choses: miser sur le bon cheval et faire bloc autour de lui comme lors des locales de mars 2009.
Même si le débat du candidat de l’opposition pour la mairie de Dakar suscite de vives polémiques, il faut se résoudre à reconnaitre que beaucoup de ceux qui veulent être maire de la ville n’en ont pas l’étoffe. La candidature annoncée de Barthélémy Dias n’est donc qu’une suite logique à son parcours d’homme politique. Son mentor étant déchu de ses droits civils et politiques, il est dans la plus grande normalité que le maire de Mermoz-Sacré-Cœur puisse prétendre au poste. La déclaration de Khalifa Sall, déclarant qu’il ne soutient aucune candidature pour le moment, n’enlève en rien de la pertinence du vœu de Barthélémy Dias et de la nécessité de donner forme à ce projet pour l’intérêt de Dakar et de ses administrés.
source senenews