Ndèye Samb réfléchira désormais par deux fois avant de s’aventurer à se moquer de Sirakha Sima. Cette raillerie lui a valu une Itt de dix jours. A la barre, le prévenu, interrogé par la présidente du tribunal sur les faits qui lui valent sa comparution, lui a servi un discours décousu. « Elle est venue chez moi pour me provoquer. Elle savait que je refusais d’être appelé coronavirus. Lorsqu’elle est passée devant moi en m’appelant par ce sobriquet, je n’ai pas hésité à lui donner un coup de poing et à la lacérer avec les tessons de bouteilles que je détenais par dévers ma main. Elle tenait coûte que coûte à se moquer de moi alors que je l’avais avertie des conséquences qu’elle encourait en le faisant. Tous les enfants qui passent devant la maison m’appellent coronavirus alors que je ne suis pas malade. Je m’assois tous les jours tranquillement à la porte de notre maison sans faire de tort à personne » a soutenu le prévenu.
La présidente du tribunal lui fait la remarque suivante : « Sirakha, arrête de faire le fou. Ce que tu as dit à l’enquête préliminaire est très clair. N’est-ce-pas que c’est toi qui l’a agressée ? Pourquoi astu fait cela? (…) de par ton comportement tous tes voisins sont en danger ».
Appelée à la barre par Madame le juge, la maman du prévenu a expliqué que son fils a perdu la raison depuis l’année dernière. « Je ne sais dans quelle circonstance il a attrapé cette maladie (…) nous sommes une famille démunie où seul son frère cadet travaille et ce qu’il gagne nous permet à peine de faire bouillir la marmite » a témoigné la maman qui se dit impuissante face à l’état de son fils.
« Aujourd’hui, il n’y a rien qui nous dit qu’il a des problèmes psychiatriques. Avez-vous des papiers qui justifient son état de santé actuel? », interpelle la présidente du tribunal. « Vous savez, on n’a pas les moyens de le prendre en charge. Son père est vieux et on n’a aucune ressource financière…» a poursuivi la mère.
Selon le procureur, Saliou Ngom, le prévenu présentait le même comportement lors de sa première comparution, la semaine dernière. « La famille n’a pas les moyens de le prendre en charge. La loi permet dans ce cas de figure de l’interner dans un hôpital psychiatrique pour des soins et aux frais du contribuable. Il est considéré comme un danger public surtout avec les enfants qui passent devant sa maison familiale en le raillant. Tout peut arriver », a plaidé le maitre des poursuites. L’affaire est mise en délibéré pour le 15 avril prochain, rapporte Le Témoin qui a assisté à l’audience.
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